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Le tourisme islandais ne faillit pas

Paradoxe : durement touchée par la crise financière à l’automne 2008, l’île est l’une des destinations dont le tourisme a résisté. L’été dernier fut même un excellent cru sur le marché français. Les courts séjours hivernaux constituent désormais un réservoir de développement.

Pas de banqueroute du tourisme en Islande. Si le système bancaire du pays s’est écroulé à l’automne dernier, le gouvernement devant même demander l’aide du FMI, l’activité touristique n’en a pas pâti. Au contraire, la forte dévaluation de la couronne, la monnaie locale, a profité aux visiteurs venant de la zone euro. Réputée pour être une destination très chère, l’île du Nord serait même devenue cette année l’une des plus attractives en termes de coût. « Les prix dans l’hôtellerie et la restauration ont été divisés par deux depuis octobre 2008 », explique Christine Fluhr, directrice commerciale d’Icelandair pour la France et la Belgique. Ces derniers mois, la compagnie a d’ailleurs largement appuyé sa communication promotionnelle sur cet argument. « Ce discours est un peu faussé, fait cependant remarquer Éric Biard, directeur associé d’Island Tours : tout, en Islande, est importé d’Europe continentale, donc acheté en euros, ce qui a provoqué une très forte inflation. Les prix de l’aérien sont restés stables, mais ceux des hébergements et des locations de véhicules ont bondi d’environ 15 à 20 %, ce qui a en grande partie annulé l’effet bénéfique de la variation du taux de change couronne/euro. » Qu’importe, les touristes n’ont pas boudé l’île cette année. Si la fréquentation internationale totale affichait un tout petit 0,5 % de progression sur les trois premiers trimestres de l’année par rapport à l’an dernier, à 395 573 visiteurs, celle des Français a bondi de 11,5 % au cours de la période. 26 445 touristes hexagonaux se sont ainsi rendus dans l’île entre janvier et septembre, et le cap des 30 000 devrait être atteint à la fin de l’année. La progression a été particulièrement spectaculaire au mois d’août, qui marque traditionnellement le pic annuel de fréquentation. Mais l’avant et l’arrière-saison enregistrent aussi de jolies progressions. « On arrive désormais à étaler les départs de mai à septembre, confirme Barbara Grenié, directrice de production chez Scanditours, alors qu’ils se concentraient sur une période d’un mois et demi il y a quelques années. » L’hiver ne représente, en revanche, que 5 à 10 % des ventes chez le spécialiste, qui finira son année islandaise sur un total d’environ 1 500 clients, en baisse par rapport aux 1 700 comptabilisés en 2008, cuvée « extraordinaire ».

OBJECTIF : LISSER LA FRÉQUENTATION

L’Islande est-elle donc condamnée à ne faire le plein qu’en été ? Le marché britannique, qui envoie des visiteurs toute l’année, prouve le contraire, même s’il est une exception en Europe. La saison hivernale constitue donc un réservoir de développement et les campagnes de promotion institutionnelles menées ces dernières années sur le marché hexagonal tendent d’ailleurs à mettre en avant cette offre. Island Tours est aussi l’un des tour-opérateurs qui pousse le plus dans cette direction. « À ma connaissance, nous sommes les seuls à sortir une brochure hivernale », affirme Éric Biard, dont 25 % des clients choisissent de partir à cette saison. Une production centrée sur les week-ends et courts séjours à Reykjavik, la capitale, et dans ses environs, les circuits étant réservés à l’été. Les chiffres illustrent d’ailleurs à merveille cette dichotomie : en été, la région capitale ne concentre que 38 % des nuitées étrangères, contre 80 % en hiver. Des city breaks qui font les affaires des spécialistes des packages dynamiques. Sans jouer dans la même cour que Londres ou Barcelone, la capitale islandaise se vend très bien chez les TO en ligne.

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