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Le Sénégal mérite pourtant mieux

Le Sénégal souffre d’une image dégradée et d’un manque de promotion. Il a pourtant de vrais atouts pour séduire une clientèle en quête de soleil mais aussi d’exotisme et de découvertes.

Les récents événements de Côte d’Ivoire ne sont pas une bonne nouvelle pour le Sénégal. Bien que les deux pays ne soient pas frontaliers et que le Sénégal puisse se targuer d’une vraie stabilité politique, les touristes risquent de faire l’amalgame et de bouder l’Afrique de l’Ouest en général. Tous les TO constatent d’ailleurs depuis début novembre un ralentissement des réservations, alors que la destination semblait repartir. Toutefois, l’embellie était timide car, depuis dix-huit mois, le Sénégal broie du noir.

En 2003, les voyagistes membres de l’association des tour-opérateurs ont accusé une baisse de leurs ventes de forfaits de 8,8 % (à 73 831 passagers). La fréquentation française dans son ensemble a chuté de 22 % (181 470 touristes). Car le Sénégal subit la concurrence d’autres destinations soleil, comme la République dominicaine. La montée en puissance des stations balnéaires de la Mer rouge, à cinq heures d’avion de Paris (comme Dakar), fait également sans doute de l’ombre à la Petite Côte sénégalaise, première zone balnéaire du pays.

A 80 kilomètres de Dakar, la station de Saly (qui concentre les principaux hôtels programmés par les TO) souffre d’une image dégradée. Le tourisme sexuel y a proliféré, alimentant articles et reportages, sans qu’aucune promotion ne vienne contrebalancer cette mauvaise publicité. Et la population aux alentours est parfois peu courtoise avec les touristes. Tous les TO n’ont pas subi la désaffection dans les mêmes proportions. Nouvelles Frontières, grâce à une programmation riche et variée du côté du Siné Saloum notamment, a continué de progresser. Mais Kuoni a abandonné le pays et Star Arlines (qui programmait jusqu’à 14 vols hebdomadaires) a réduit la voilure (cinq vols cet hiver).

Le Sénégal, avec sa diversité naturelle et ses réserves ornithologiques, mérite pourtant mieux. C’est ce que se sont dit de nouveaux venus comme STI Voyages ou Royal Tours, avec une approche plus haut de gamme et découverte que privilégient aussi les autorités touristiques. Certes, le pays est encore amputé de sa vitrine exotique, la Casamance. La région, coincée au Sud entre la Gambie et la Guinée Bissau, a fait les frais de la rébellion séparatiste et est restée longtemps déconseillée par le Quai d’Orsay. Ce n’est plus le cas aujourd’hui mais le redémarrage est long. Même si, installés au Cap Skirring, le Club Med et Jet tours (avec l’Eldorador Kabrousse) n’ont jamais cessé leur programmation, avec de bons taux de remplissage. La région pourrait donc retrouver des pages en brochures dès l’hiver prochain. Elle est déjà au menu de NF et de Royal Tours.

Une offre renouvelée pour relancer les ventes

Pour se relancer, le Sénégal peut compter sur Air Sénégal International (filiale à 51 % de Royal Air Maroc) créée en 2001. Après Dakar et Cap Skirring, elle dessert en direct depuis le 3 novembre Saint-Louis du Sénégal, offrant une nouvelle porte d’entrée au Nord, à combiner avec des formules balnéaires qui se renouvellent sur la Petite Côte. Le Lamentin Beach Hôtel, superbe 4b inauguré en juin, accueille ainsi le premier centre africain de thalasso Energie et un centre de pêche au gros. Les formules tout inclus gagnent aussi du terrain (Le Paladien Filao ou le Lookéa Royal Saly) tandis que TUI a fait du Club Baobab, entièrement rénové, un de ses produits vedettes de l’hiver. De quoi retrouver une dynamique et espérer 1,5 million de touristes à l’horizon 2010, dont un tiers de Français.

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