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Le patron d’Ultramarina ne baisse pas les bras

Les avocats d’Ultramarina étudient l’hypothèse de faire appel de la décision qui condamne le TO à payer 1 million d’euros à trois touristes français.

« Je suis un peu choqué par la décision rendue par le tribunal de grande instance de Paris, et par le montant des indemnités, explique avec un calme étonnant Gérard Carnot, PDG d’Ultramarina. J’ai obtenu le jugement mercredi soir. Mes avocats travaillent dessus. Nous verrons quelle position adopter. Une chose est sûre, j’ai envie de me battre ».
Ultramarina a été condamné mercredi soir à indemniser les trois touristes français enlevés en 2000 lors d’un stage de plongée, et détenus plusieurs mois sur l’île de Jolo, aux Philippines. Le TO n’a pris « aucune mesure » pour éviter d’exposer les voyageurs au risque d’enlèvement, a estimé le tribunal de grande instance de Paris. « A l’époque, le Quai d’Orsay ne listait pas la Malaisie comme une destination à risque » se défend Gérard Carnot. Il semblerait que le Ministère des affaires étrangères ait en effet publié un avis de prudence, peu avant l’enlèvement, concernant les Philippines (où furent détenus pendant plusieurs mois les otages), et non la Malaisie (où ils ont été effectivement kidnappés). Un point que les deux parties seront dans doute amenées à préciser dans les prochaines semaines.

« La décision prouve combien l’article 23 de la loi de 1992 est injuste. Je suis inquiet de l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’ensemble de la profession » ajoute Gérard Carnot. René-Marc Chikli, président de l’Association de tour-opérateurs/Ceto, aussi. « Le montant des indemnités dépasse l’entendement, s’insurge-t-il. Il représente 10% du chiffre d’affaires d’Ultramarina. Nous pensons que le juge a repris tel quel l’article 23 et sa responsabilité de plein droit. Depuis longtemps, nous nous battons pour la réforme de cet article. Cette affaire nous incite encore plus à rediscuter des fondamentaux avec les ministères ».

René-Marc Chikli rappelle que, depuis 2000, les voyagistes et le Ceto ont multiplié les dispositifs pour être bien informés des situations géopolitiques dans les pays étrangers. « On ne laissera pas le jugement en l’état, conclut René-Marc Chikli. Sinon, c’est l’effondrement annoncé de la profession ». Bien sûr, Ultramarina sera le premier à subir un préjudice moral et commercial. « Mais la viabilité de l’entreprise n’est pas en jeu, précise Gérard Carnot. Notre assureur Axa a en effet accepté de prendre en charge notre dossier dans le cadre de la responsabilité civile professionnelle ».

Ultramarina est une marque de société nantaise La Goélette, tout comme Australie à La Carte.

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