Lagarde s’attire les foudres de la profession

En déclarant « Je ne vois pas pourquoi seules les agences de voyages pourraient vendre des voyages », Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a déclenché une vive polémique. Elle laisse entendre que les agences événementielles ou tout autre structure pourraient vendre des voyages, sans licence et  sans garantie financière. Après les protestations du Syndicat national des agences de voyages, c’est au tour de l’Association professionnelle de solidarité (APS) et du réseau Afat Voyages d’exprimer leur mécontentement. Bernard Didelot, président de l’APS, a demandé à être reçu par Christine Lagarde. Il voit dans ses propos une remise en cause de la protection des consommateurs. Il entend convoquer le bureau de l’APS, réunir les associations de consommateurs, faire pression sur la communauté européenne et envisage même une suspension totale ou partielle du système de garantie des fonds déposés, qui fait la spécificité des agences de voyages. Jean-Pierre Mas, président d’Afat Voyages, va dans le même sens. Pour lui, la garantie financière est la base de la protection du consommateur et justifie le caractère « réglementé » de la profession d’agent de voyages.  « Cette réglementation nous met quasiment à l’abri des scandales médiatiques (…) ayant pour origine des clients floués ou abandonnés sur le lieu de leurs vacances », déclare-t-il.

De son côté, l’Association nationale des agences d’événementiel (ANAE) se félicite des propos de la ministre. « Christine Lagarde  a annoncé l’étude de la levée des obstacles réglementaires qui empêchent les professionnels des congrès de proposer à leur clientèle des billets d’avion et des nuits d’hôtel. Cette ouverture (…) que l’ANAE appelle de ses vœux depuis longtemps, permettrait de hisser les professionnels français au même niveau de compétitivité que leurs concurrents européens » déclare l’ANAE dans un communiqué.