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La tension monte entre les pilotes historiques de Transavia et le SNPL Air France

Des pilotes de Transavia dénoncent le projet d’accord entre la direction d’Air France et le SNPL d’Air France sur les conditions du développement de Transavia.

Le monde de l’aérien est unanime. Moteur pour le groupe Air France-KLM, Transavia doit se développer, et poursuivre son offensive sur le marché concurrentiel du low-cost, au départ d’Orly et de la province. Sauf que statutairement, la compagnie est bridée. La faute à une limitation à quarante avions décidée en 2014.

Mais « début juillet, un projet d’accord a été négocié entre les dirigeants d’Air France et le SNPL d’Air France, s’est réjoui il y a peu la compagnie tricolore, par voie de communiqué. Une fois terminé, il été soumis par référendum aux pilotes du SNPL d’Air France. » Le 31 juillet, Air France est afirmative : « Dans le cadre du référendum conduit par le SNPL Air France, les membres du SNPL d’Air France se sont largement exprimés en faveur du développement de Transavia. Transavia va pouvoir poursuivre son développement sans limitation du nombre d’avions et dans des conditions économiquement équilibrées pour le groupe Air France. »

Un projet d’accord illégal ?

Oui mais voilà, depuis fin juillet, aucun accord n’a été soumis au vote des employés Transavia. Tout simplement parce que le projet d’accord « a été jugé illégal »… par les juristes d’Air France, selon le SPL Transavia. « Cela faisait quelque temps que nous prévenions l’entreprise que leur projet d’accord était contraire à la loi. Que nous engagerions des procédures s’il était soumis aux employés de Transavia, explique Cyril Froment, délégué syndical du SPL Transavia. Tout simplement parce qu’un syndicat extérieur (le SNPL Air France NDLR) à une entreprise (Transavia) ne peut pas négocier des accords la concernant ! » Depuis, les négociations sont au point mort.

Contactée, la direction de Transavia France se défend : Lles discussions en cours sur le développement de Transavia France sont menées dans le cadre d’un projet d’accord de Groupe Pilotes négocié avec les syndicats représentatifs au niveau du groupe de pilotes Air France et Transavia France : le SNPL et le SPAF. La négociation d’un accord de Groupe est permise par la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels, dite loi Travail ou loi El Khomri. L’ensemble des pilotes de Transavia est représenté dans les négociations au travers des syndicats représentatifs. »

« Nous voulons simplement l’égalité »

De son côté, le syndicat SPL Transavia souhaite que tous les syndicats de Transavia, et uniquement eux, soient associés à la négociation. « Mais le SNPL Air France bloque, regrette le délégué syndical. Il veut prendre le contrôle de l’entreprise, cela fait déjà 30 ans qu’ils font la pluie et le beau temps… » Car les pilotes du SNPL Air France entendent bien protéger leur pré carré et voient d’un mauvais œil le développement de Transavia. Le tract du syndicat après le projet d’accord indiquait : « Transavia ne fera pas de domestique en remplacement d’Air France, ne desservira pas Charles De Gaulle, ne fera pas de vols supérieurs à 5555 km ni de vols transatlantiques. »

Les demandes du SPL Transavia sont assez simples. Tout d’abord, que l’entreprise ait une vraie stratégie de développement organisée. « Pour l’instant, étant donné le nombre d’avions et de pilotes, les notes internes estiment que nous ne pouvons pas avoir de développement avant 2021 », précise Cyril Froment. Il faut donc plus de pilotes et plus d’avions. Dernière demande du SPL Transavia : une stricte égalité de traitement avec les pilotes détachés Air France. Car pour l’instant Transavia ne peut recruter qu’uniquement des pilotes détachés Air France. « Il ne s’agit pas d’avoir plus d’argent car nous avons des revenus très correct, alignés par rapport au niveau européen. Il s’agit simplement d’avoir une stricte égalité de traitement », insiste le pilote.

Le détachement, cœur du problème

Il faut dire que depuis cinq ans, et la mise en place de ce détachement, le fonctionnement de l’entreprise a été très largement perturbé. « Il y a désormais 80 pilotes Transavia et 270 pilotes détachés Air France dans la compagnie Transavia. Cela pose des problèmes à tous les niveaux, notamment pour la pose des congés. Certains pilotes Transavia ont accumulé plus de 90 jours de congés. »

Le détachement est strictement encadré par la loi. Et un examen par le juge du statut des pilotes d’Air France serait périlleux pour l’entreprise. Les syndicats le savent. « Tant que l’entreprise tournait, on ne disait rien », explique un pilote. Mais désormais, rien n’est moins sûr. En attendant le SPL Transavia a déposé un préavis de grève qui s’étale sur six semaines, du 1er septembre (minuit) au 15 octobre (23h59)

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