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La Croatie voit plus loin que la Dalmatie

Face à une côte dalmate saturée en été, la Croatie veut étendre le tourisme à d’autres régions. Le pays mise sur un arrière-pays exceptionnel et des hébergements de charme.

La Croatie est sans conteste l’un des plus beaux succès touristiques sur le marché hexagonal ces dernières années. Qu’on en juge : de 32 000 Français en 1999, la fréquentation a bondi à près de 600 000 en 2005 (soit une multiplication par 20 en six ans !). Derrière les Allemands, Italiens, Slovènes et Autrichiens, la France se situe désormais au septième rang des marchés émetteurs. La destination, qui n’était programmée que par de rares spécialistes (Bemextours, Croatie tours…) au lendemain de la guerre en Yougoslavie, est désormais proposée par plus d’une centaine de TO hexagonaux. Séjours balnéaires, circuits, randonnées, bien-être, plongée, croisières, tourisme culturel ou religieux, pas une niche n’échappe aux voyagistes.

Revers de ce succès fulgurant, la côte dalmate, entre Split et Dubrovnik, fief du tourisme, est à saturation l’été. Trouver une place d’avion (malgré les nombreux vols charters) ou une chambre d’hôtel est de plus en plus délicat pour les vendeurs. Et les hôteliers privés, qui font carton plein, n’hésitent pas à pratiquer des tarifs salés (seul 10 % du parc hôtelier appartient à l’Etat). L’époque où la Croatie était bon marché semble donc révolue ! Certains dirigeants de TO parlent même de hausses allant de 50 à 70 % cet été, ajoutant que le pays est en train de faire les mêmes erreurs que l’Espagne. Car la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Et la TVA sur les services (hébergement, restauration), passée de 0 à 10 % l’an dernier, risque de ne pas arranger les choses.

Vers une montée en gamme de l’hôtellerie

Côté aérien, Air France double cet été son seul vol quotidien Paris-Zagreb et Croatia Airlines ouvre un Lyon-Split chaque samedi. Pas de révolution donc chez les compagnies régulières. En revanche, les TO trouvent leur salut auprès des transporteurs charters (Air Méditerranée en tête, suivie d’Europe Airpost, Aigle Azur et de la toute récente Dubrovnik Airways), et multiplient les affrètements.

Conscient de ces faiblesses, l’Etat croate se bat sur plusieurs fronts. D’abord, la qualité de l’hôtellerie (le pays dispose de 100 000 lits dans les hôtels et de 800 000 dans les campings et chez l’habitant). Pas de constructions tous azimuts au programme mais d’importantes rénovations, accompagnées d’une montée en gamme. 60 000 lits doivent encore être rénovés et l’Etat distribue des subventions pour encourager les petits hôtels de charme (d’une quarantaine de chambres), prioritaires dans l’axe de développement touristique de la Croatie.

Second chantier, désengorger la côte dalmate et étendre la fréquentation des visiteurs dans tout le pays, aussi bien en hiver qu’en été. Cette année, trois régions sont mises en avant par l’office de tourisme à Paris : la Slavonie et la Baranja, au nord, avec ses rivières, ses châteaux et ses villes thermales ; l’Istrie, sur la côte nord, avec 250 domaines ruraux rénovés, des villages aux airs de Toscane, les routes des vins ; enfin, le Kvarner, voisin de l’Istrie, qui dispose à la fois d’un littoral exceptionnel, de plusieurs îles et de montagnes verdoyantes dans l’arrière-pays.

Ces deux dernières régions font déjà une petite percée cet été dans quelques brochures (Euro Pauli, Travel Europe…). Une grande campagne de communication (métro et spots TV) en mars-avril prochains, avec quatre TO partenaires (Fram, Transtours, Neckermann et Rivages du Monde) devrait appuyer le développement de ces régions sur le marché français.

En attendant, la côte dalmate se prépare encore à un bel été, au vu des pages estampillées nouveau chez la plupart des TO (deux hôtels supplémentaires et une croisière pour Fram, un club Neckermann à Sibenik…). Et les réservations, à la mi-février, sont déjà bien engagées. Tant mieux pour les lève-tôt, car d’ici quelques semaines, les places seront rares !

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