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La crise précipite les défaillances

L’année 2008 avait pourtant bien commencé… Mais depuis l’été dernier, le nombre de défaillances a anormalement progressé pour atteindre, à fin novembre, 45 sinistres. Un phénomène qui devrait encore s’accélérer en 2009…

Il était attendu ce bilan de l’APS (Association professionnelle de solidarité du tourisme). Après un premier semestre prometteur, le couperet est tombé dès le mois de juillet. Volumes d’affaires en baisse et prises de commandes en recul ont produit immédiatement leur effet. L’APS a subi pas moins de 33 sinistres d’octobre 2007 à septembre 2008, soit le double de l’année précédente à la même période. Le coût total des sinistres s’élève pour sa part à 1,75 million d’euros, soit un taux à peu près au même niveau que les trois dernières années. Avec une variante cependant : plus d’1,5 million d’euros porte sur des défaillances enregistrées entre juillet et septembre et six cas représentent plus de 64 % de la somme des sinistres bruts pour 2008. Une hausse spectaculaire qui annonce une fin d’année mauvaise. Du 1er octobre au 20 novembre, l’APS a déjà enregistré 12 sinistres. Quelques autres petits opérateurs ont déposé le bilan depuis. « Tous les types d’adhérents sont touchés : distributeurs, réceptifs, tour-opérateurs… », précise Bernard Didelot, président de l’APS. Peu de groupistes cependant à en juger les prises en services. En effet, au cours des trois premiers trimestres, les sinistres pris en services ont amené les permanents de l’association à faire partir 1 240 passagers contre 1 943 pour les trois premiers trimestres 2007. La défaillance de Switch, le 8 octobre dernier, reste néanmoins la plus marquante de l’année, mais aussi le sinistre le plus lourd enregistré depuis la création de l’association. Au total, 10 000 clients ont été plantés par le TO. Et face à un tel dossier, l’APS rappelle avoir mandaté la société Karavel, qui a repris la marque Partir pas cher le 30 octobre et, par conséquent, les coûts de reprotection des clients. C’est elle qui a également géré la continuité des séjours vendus. Une quarantaine de salariés ont eu la charge de traiter les départs des 9 200 clients qui n’ont pas annulé. Parmi eux, 5 575 sont déjà partis.

DES DÉLAIS DE PAIEMENT PLUS COURTS

Pour 2009, le président de l’association dit « ne pas avoir un moral d’acier », tout en se refusant à tomber dans le catastrophisme. Il alerte cependant ses adhérents (au nombre de 3 116 au 15 novembre 2008) sur les problèmes de trésorerie liés à la billetterie, qui représente en moyenne 60 à 70 % de l’activité des agences. En effet, selon Bernard Didelot, « les difficultés des clients affaires vont encore accroître l’an prochain et ils vont avoir tendance à tirer sur les délais de paiement ». Il conseille donc aux agences de « faire régulièrement le point de leurs comptes clients » et de ne pas hésiter à « tailler dans le vif », si nécessaire. Un principe que l’association s’applique à elle-même. « Nous travaillons depuis plusieurs années sur le renforcement des contrôles. L’adhésion de certaines entreprises n’est acceptée qu’à condition d’avoir accès à leurs comptes tous les trois mois », explique-t-il. Ajoutant que « pour la première fois, l’APS a procédé à plus de radiations que d’adhésions au cours du troisième trimestre ». Un phénomène qui, cependant, ne dépend pas forcément du contexte économique », tient à préciser Emmanuel Toromanoff, le secrétaire général de l’APS, qui rappelle « que chaque dossier est étudié au cas par cas et qu’aucun d’entre eux n’a jamais été refusé à cause de la conjoncture ». D’autre part, alors que les entreprises ont de plus en plus de mal à trouver du crédit, la mise en place de la réforme internationale Bâle II ne va pas arranger les choses. « Cette norme prudentielle oblige les banquiers à calculer leur niveau de couverture client par client. Un taux qui peut être dix fois supérieur d’un client à l’autre », explique Emmanuel Toromanoff. Autrement dit : « Les premiers touchés seront ceux dont les capitaux propres et les fonds de roulement sont négatifs car les banquiers doivent davantage se couvrir. » Et une couverture plus importante implique une hausse des taux d’intérêt, cequi va créer une tension sup-plémentaire sur les marchés financiers.

Le cas de Switch, le 8 octobre dernier, reste néanmoins le plus marquant de l’année

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