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Face aux polémiques et aux contraintes, l’aérien français veut croître

Après des Assises nationales du transport aérien peu suivies de mesures substantielles, et alors que la question de l’impact environnemental de l’avion revient en force, les acteurs de l’aérien français et européen rappellent que ce mode de transport est une formidable chance pour la France. Si le pays travaille à son développement….

Selon l’Association du transport aérien international (Iata), si le gouvernement travaillait vraiment à l’amélioration de la compétitivité du secteur aérien français, le secteur pourrait générer 500 000 emplois et augmenter de 60 milliards le PIB français d’ici 2037. C’est en tout cas ce que tente de démontrer le dernier rapport de Iata sur l’aérien français.

Actuellement, l’aviation contribue pour environ 100 milliards d’euros au PIB et à procure 1,1 million d’emplois en France. « Nous pouvons recréer de l’emploi, extrêmement rapidement », insiste Alain Bapttisti, le président de la Fnam (Fédération National de l’Aviation Marchande).  Le marché français est un marché riche, avec une population importante et un pouvoir d’achat important. »

L’environnement s’invite de plus en plus à la table

Alors qu’une étude de la Commission européenne évalue qu’une taxation de 33 centimes d’euros par litre de carburant diminuerait de 10% les émissions de CO2 du secteur aérien, les professionnels défendent eux un « permis de croître en France. Notamment en faisant la preuve de son respect de l’environnement », explique Rafael Schvartzman, le vice-président régional de Iata en Europe.

« Nous avons des objectifs ambitieux, comme la croissance neutre en carbone dès l’an prochain, et la réduction de moitié de nos émissions nettes d’ici 2050, poursuit-il. Le Régime de compensation de réduction du carbone pour l’aviation international (Corsia) va générer 40 milliards de dollars pour la réduction de carbone. Il est essentiel de résister aux appels réclamant des mesures unilatérales comme les taxes sur le climat imposées à l’aviation. »

La France toujours mal classée

Pour pointer les faiblesses de l’aérien français, Iata, la Fnam et le Bar France (Board of Airlines Representatives) ont comparé la France au reste de l’Europe dans cinq domaines importants. Comme par exemple, la facilitation des mouvements de passagers, où la France obtient une moyenne de 4,8 sur 8 (contre 4,4 en Europe). Si la France a mis en place avec succès des systèmes automatisés de contrôles frontaliers, le traitement des demandes de visa reste lent.

Autre domaine, l’environnement règlementaire, qui reste incompatible, selon les professionnels, avec les principes de réglementation intelligente. La France doit plus souvent faire appel à la consultation. C’est dans ce secteur que notre pays obtient la plus mauvaise note avec 4,6 contre 5,5 en moyenne en Europe.

Quant à la chaîne d’approvisionnement, elle est toujours aussi problématique en France. « Notre pays est parmi les pays d’Europe où les redevances et les taxes sont les plus élevées, ce qui augmente les coûts du transport aérien et nuit à la connectivité », insiste Jean-Pierre Sauvage, le président du Bar. Sur ce point, la France obtient une note moyenne de 6,7 contre 7,2 en Europe.

Les préconisations seront-elles écoutées ?

A  nouveau, les acteurs de l’aérien français ont donné quelques recommandations aux dirigeants français afin d’améliorer l’environnement. La première, renforcer le régulateur économique indépendant, pour que les redevances soient proportionnées aux coûts et plus efficaces.

La seconde serait d’avoir une réelle stratégie française de gestion du trafic aérien pour optimiser sa capacité et son efficacité. Et enfin, la dernière viserait à adopter les principes de réglementation intelligente, favorisant plutôt la compensation à la taxation pour contrer les émissions de CO2 de l’aviation.

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