ÉDITO. Comment le vaccin devient un sésame pour voyager

Comment éviter l’auto-isolement de 7 jours à l’arrivée dans les Antilles françaises ou à La Réunion, ainsi que cette même quarantaine au retour en France ? Ou bien le résultat d’un test négatif au coronavirus en vue d’un voyage en Grèce, en Espagne, ou en Croatie ? En étant vacciné.

Une piqûre de Pfizer et autres Moderna permet aussi aux personnes de 12 ans et plus d’être dispensées de test Covid-19 avant de revenir en France depuis un pays classé « vert ». Et de motif impérieux pour les très nombreuses destinations classées « orange », ou encore la Polynésie française.

Le gouvernement l’a répété à l’envi, pas question d’imposer le vaccin aux voyageurs. Des voix se sont d’ailleurs vite élevées contre un tel scénario l’hiver dernier, quand la vaccination était ouverte à seulement certaines catégories de population ou d’âge. Pourtant, aujourd’hui, les contraintes (tests et/ou isolement) imposées aux voyageurs non-vaccinés vont sans doute inciter des Français à franchir le pas. Une façon, mine de rien, de forcer la main à certains réfractaires…

Quant à rendre à terme la vaccination obligatoire, le gouvernement ne semble plus l’exclure totalement.

Quant à rendre à terme la vaccination obligatoire, le gouvernement ne semble plus l’exclure totalement. « Est-ce qu’il faut la rendre obligatoire ? À ce stade je ne crois pas », a déclaré président de la République Emmanuel Macron à Martel, au deuxième jour de son récent déplacement dans le Lot.

Quand tout le monde aura pleinement accès à des rendez-vous de vaccination, l’exécutif pourrait-il imposer le vaccin Covid pour voyager ? Le vaccin contre la fièvre jaune, exigé pour se rendre dans certains pays, a créé un précédent.

Mais le vaccin n’est pas non plus un remède miracle, pour l’industrie du voyage. Il est loin de suffire pour franchir les frontières. Prenons les fameux sept pays verts situés en dehors de l’espace européen (Australie, Corée du Sud, Israël, Japon, Liban, Nouvelle-Zélande, et Singapour). La France autorise ses ressortissants à les rejoindre sans motif impérieux. Mais dans les faits, sur les sept destinations en question, seul le Liban accepte sans contraintes majeures les voyageurs français…

La réouverture des frontières n’est aujourd’hui que tout à fait partielle. Voyagistes, agences transporteurs et voyageurs l’ont bien compris. Cet été, c’est principalement en Europe que nous recouvrons pleinement nos libertés.