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EDITO. Pas de vacances pour les pauvres

La gentrification des voyages est en marche. Avec la montée en gamme et l’inflation, les prix montent en flèche, un peu partout.

Ne voyez pas d’insulte dans ce titre d’édito. Bien au contraire. C’est un plaidoyer pour les nombreux ménages qui peinent à boucler les fins de mois. Et ont besoin, comme tout un chacun, de partir en vacances avec leurs tribus.

Mais où sont les beaux discours de Jacques Maillot (Nouvelles Frontières) ou d’Hervé Vighier (Marmara) sur la démocratisation du tourisme ? Souvenez-vous, le sacro-saint « droit » aux vacances…

Aujourd’hui, tout monte en gamme, traduisez montent en prix (aussi). Le Club Med (normal), Pierre et Vacances Center Parcs, et même Fram. Les hôtels aussi, les campings également, malgré leur discours sur l’accessibilité tarifaire. Sans parler des croisières et des parcs d’attraction.

Or ce n’est pas l’inflation qui va calmer le sport national du yield. L’aérien flambe (+57% sur la Thaïlande, +49% sur les Etats-Unis selon MisterFly, ça pique !). La SNCF s’apprête elle aussi à augmenter ses prix – déjà souvent élevés. Les vacances au ski prennent également des euros dans la tête, comme le montre le baromètre Orchestra pour L’Echo touristique. Au mois de septembre, le panier moyen affiche une croissance à deux chiffres sur un total de 15 des 20 destinations. Cette augmentation du montant de la commande atteint des sommets sur la France métropolitaine (+34%), l’Egypte (+35%) et la Thaïlande (+36%).

Un nombre décroissant de marques vantent les vacances accessibles. Et on ne vous parle pas non plus des hébergements insolites, devenus des pépites marketing de luxe. Le voyage s’embourgeoise, comme à ses prémisses sur les plages de Cabourg ou de Biarritz…

Alors oui, le secteur du voyage fait face à un dilemme, les marges sont historiquement (trop) faibles. Et pour augmenter les salaires comme payer les factures énergétiques, il faut bien relever les prix. Les agents de voyages, qui développent une vraie expertise de conciergerie (presque 24h/24), méritent bien une revalorisation de leur rémunération. Rémunération éminemment faible au regard d’une technicité croissante.

Mais la hausse généralisée des prix des vacances sera difficile à encaisser pour bien des Français. Si les prix forts deviennent la solution contre le surtourisme, misère…

Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme, veut faire du tourisme social une cause nationale. Bon courage, donc, c’est un vaste chantier, qui mériterait bien un nouveau Grenelle. Parce que, pour baisser la facture, la toile de tente sur un terrain nu ne conviendra pas à tout le monde. Et puis, les mobilhomes lui ont piqué une part substantielle de m2.

Linda Lainé, rédactrice en chef de L’Echo touristique

1 commentaire
  1. dominique dit

    Le tourisme de masse va t’il disparaitre ?

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