Destination : l’Inde peine à redémarrer sur le marché français
Si la Thaïlande et le Japon retrouvent les faveurs des Français, l’Inde demeure à la peine. Pourquoi ? Comment réveiller la demande ? Une soirée consacrée à la destination, à la résidence de l’Ambassadeur de l’Inde, a permis de répondre en partie à ces questions.
La compagnie aérienne Vistara et le voyagiste Asia ont organisé une soirée consacrée à la relance de l’Inde mardi. L’événement s’est déroulé dans la somptueuse résidence parisienne de l’Ambassadeur de l’Inde, en présence du maître des lieux et de nombreux professionnels du tourisme.
« Le marché français redémarre lentement », a souligné Jawed Ashraf, ambassadeur de l’Inde en France. Pourtant, l’Inde a levé, depuis un an, les restrictions sanitaires. Et les autorités ont simplifié les formalités d’entrée grâce à l’e-visa, que le voyageur « obtient le jour même, voire le lendemain » d’après l’ambassadeur. « L’Inde n’est pas un pays, c’est un continent avec une incommensurable diversité. Et la connectivité s’est améliorée », a-t-il ajouté.
Au départ de la France, les compagnies aériennes ont redéployé des capacités importantes. A commencer par Vistara, qui exploite 5 vols directs hebdomadaires de Paris vers Dehli, d’où partent une trentaine de liaisons intérieures, nous a précisé Vincent Mauchamp, le directeur commercial. Le groupe Air France dessert lui aussi le pays en vol direct.
Les autres marchés redécollent
Lors de la soirée qui comptait différents voyagistes invités, Guillaume Linton, président d’Asia, a confirmé un « retard à l’allumage propre au marché français ». Graphiques à l’appui sur les recherches de vols, fournis par Sojern en collaboration avec la PATA.
Depuis notre pays, un grand écart de demande perdure entre 2019 et 2023 – écart bien moindre pour la Thaïlande et le Japon. Cette incongruité sur l’Inde, au départ du marché français, se vérifie sur les marchés anglais, allemand/autrichien, nettement plus dynamiques (voire le tableau en fin d’article).
En termes d’arrivées internationales, les marchés anglo-saxons tiennent la corde en 2022. La France ne figure même pas dans le top 10. « Nous n’avons pas les statistiques précises, mais nous sommes à moins de 100 000 arrivées françaises en 2022. »
Comment peut-on expliquer la molle reprise des arrivées françaises ? Guillaume Linton évoque deux raisons : « l’image un peu détériorée pendant la pandémie » alors que la situation « est assainie sur place », et le prix des billets d’avion. « Quand l’aérien prend 300 euros sur le Japon ou l’Indonésie, c’est quasiment invisible. Par contre, sur le Rajasthan et ses faibles paniers d’entrée, à 1400 euros, le renchérissement induit peut dissuader les voyageurs. »
Une alternative à la Jordanie ?
Pour réveiller la demande, le pays ne dispose pas d’office de tourisme à Paris, et ne compte pas en ouvrir. Mais, comme pour y pallier, Guillaume Linton a volontiers enfilé le costume de patron de l’OT le temps de la soirée. Vantant l’aviation commerciale indienne en plein boom (750 avions sur Air India, Vistara et Indigo), dont la flotte devrait presque tripler d’ici 2040. Evoquant aussi « l’un des meilleurs rapports qualité-prix », un tarif « petit budget idéal pour la clientèle que nous avons du mal à faire revenir dans les agences et les TO ».
« L’Inde n’aurait-elle pas un coup à jouer, dans la période très trouble que nous traversons, a-t-il questionné. Il y a une réflexion à avoir sur la possibilité de proposer le pays en alternative à des destinations impactées du Proche-Orient et d’Asie centrale. »
Les paniers moyens des circuits en Israël, Jordanie ou Arménie sont « supérieurs » à ceux permettant de sillonner le Rajasthan. « Je suis le premier à regretter que nous ayons un ralentissement très fort des ventes sur la Jordanie mais aussi sur l’Arménie. Mais pour autant, il existe des solutions pour nos partenaires distributeurs afin de ne pas perdre la clientèle circuit et culture. »
L’Inde compte « plus de 40 sites » classés au patrimoine mondial de l’Unesco, a complété Jean-Michel Garric, chef de produit Inde chez Asia.
Bonjour,
J’imagine que pour le dernier tableau les chiffres concernant les pays anglophones (USA, UK, Canada) incluent les NRI (personnes
d’origine indienne qui vivent dans ces pays), ce qui fausse sensiblement les résultats par rapport à des pays comme la France ou l’Allemagne.
Cordialement,
Daniel