Coronavirus : comment Air France se redéploie sur les axes préservés

Dévoilé ce matin par Air France, le trafic de février laisse apparaître les baisses de passagers sur l’Asie en raison de l’épidémie de Coronavirus, en recul de 25% comparé à février 2019. La faute notamment à l’arrêt des 26 vols hebdomadaires avec la Chine (13 avec Shanghai, 10 avec Pékin et 3 avec Wuhan) prévus à ce jour jusque fin mars. L’impact financier de cette suspension n’est pas négligeable, l’empire du Milieu représentant à lui seul 4,5% du chiffre d’affaires de la compagnie nationale. A l’inverse, Air France enregistre encore des progressions de trafic avec l’Amérique du Nord (+13,6%), l’Amérique latine (+10%), l’Afrique/Moyen Orient (+7%) et, dans une moindre mesure les Caraïbes et l’Océan Indien (+1,5%).“Nous avons de fait relocalisé ces avions sur les axes Amérique du Nord, Afrique, Caraïbes et Océan indien, nous a précisé un porte parole d’Air France. Les ajustements sont réalisés en temps réel en fonction des réservations et de l’actualité.”

L’axe transatlantique renforcé

L’axe transatlantique est préservé à ce stade. “Nous avons ajouté des fréquences et augmenté les capacités avec des appareils plus gros vers les Etats-unis”, précise Béatrice de Rotalier, directrice des ventes de Delta Air Lines dans le cadre de l’alliance avec Air France. Et de citer le passage à des A350 sur l’axe Paris-Détroit et A330-900 Neo sur Seattle depuis le 1er mars. “Nous avons heureusement encore beaucoup de clients sur ces axes car ces destinations ne sont pas considérées comme à risque… pour l’instant”. Les voyages d’affaires comme le MICE sont toutefois en forte baisse, beaucoup d’entreprises ayant mis un frein, voire stoppé les déplacements professionnels de leurs collaborateurs. “Il y a des opportunités à saisir sur le loisir”, se veut-elle optimiste.

Pour que les clients continuent de monter dans ses avions, notamment sur les axes préservés en long-courrier, Air France a assoupli ses conditions de vente permettant à ses passagers de reporter leur voyage (pour un vol prévu jusqu’au 31 mai) ou de changer leur destination. “Pour rassurer les voyageurs, nous avons mis en place des procédures très strictes sur l’utilisation à bord uniquement de couverts que l’on peut laver, de nettoyage des appareils y compris des filtres, et des systèmes d’enregistrement biométrique dans les aéroports équipés”, ajoute Béatrice de Rotalier.

3600 vols annulés en mars

 De quoi espérer rassurer les voyageurs et endiguer la baisse des réservations actuelles qui va entraîner “une baisse de capacité de 25% sur le réseau européen et de 17% sur le domestique”, nous a précisé hier la compagnie, qui va pour cela annuler 3 600 vols en mars. KLM prévoit aussi de fortes réductions sur son réseau long-courrier. Dans son bilan du trafic, Air France annonce ainsi que “les prochains mois seront plus fortement impactés du fait de l’expansion du Covid-19 dans d’autres régions du monde et d’une réduction plus importante des capacités”. Des ajustements qui sont réalisés au jour le jour sur le réseau en fonction de l’évolution de l’épidémie et des mesures prises par les Etats.