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#AWFT22 – Pour les Français, l’aérien a une empreinte carbone majeure

Lors de la conférence internationale A World For Travel, le cabinet Roland Berger a présenté les conclusions d’une grande enquête sur le transport aérien et sa décarbonation.

Le transport aérien est responsable de 2,5% à 3% des émissions mondiales de CO2, ce qui participe au réchauffement climatique. Pas étonnant qu’il se soit largement invité dans les échanges lors du forum dédié au tourisme responsable A World For Travel, organisé à Nîmes les 27 et 28 octobre 2022. Ce midi, le cabinet Roland Berger a partagé les conclusions d’une large enquête sur l’aérien et sa décarbonation, incluant un sondage en ligne mené en décembre 2021, auprès d’échantillons de voyageurs et de non-voyageurs.

Ce sondage montre l’acuité du phénomène du Travel Revenge après la crise : les voyageurs de 11 pays sur les 12 du panel ont l’intention de voyager au moins autant qu’avant la pandémie. Ce pourcentage grimpe à 73% en France.

Emissions de CO2 : l’aérien perçu comme un « contributeur majeur »

Le sondage a aussi mesuré la perception de l’impact des avions sur l’environnement et le réchauffement climatique, cette fois parmi les voyageurs et les non-voyageurs. Même si les compagnies renouvellent leurs flottes afin de diminuer leur empreinte, 68% des personnes interrogées perçoivent le secteur du transport aérien comme un contributeur majeur aux émissions de CO2. Les Français en sont les plus convaincus (77%). Un sur deux croit même que les avions génèrent plus de 8% des émissions de CO2, ce qui est largement au-dessus de la réalité. Selon Didier Brechemier, responsable mondial Transport, voyages et logistique de Roland Berger, les compagnies doivent davantage communiquer sur le sujet, notamment dans notre pays, afin de rétablir quelque vérités.

 

Des efforts à accélérer

Si les panélistes reconnaissent l’aérien comme un secteur économique d’importance, ils n’en attendent pas moins de vrais avancées pour rendre les avions plus vertueux. 85% des répondants réclament des efforts de décarbonation supplémentaires de la part du secteur. Et même davantage en France. « Cette industrie doit aller plus loin dans la décarbonation. Les gens veulent continuer à voyager, mais ils veulent des actions concrètes », estime Didier Brechemier.

Les biocarburants et les innovations technologiques sont perçus comme les principaux leviers permettant de décarboner le secteur.

Qui devra payer les investissements nécessaires ? La moitié des répondants déclarent que les compagnies aériennes et leurs passagers devraient être les premiers à supporter le coût supplémentaire des biocarburants, 28% l’Etat, 25% les producteurs. « L’essentiel de l’effort doit venir de l’industrie », poursuit Didier Brechemier. « L’industrie doit se transformer avant qu’elle soit obligée de le faire », a pour sa part souligné Frédéric Vanhoutte, président d’Eventiz Media Group*, l’organisateur de A World For Travel. « Nous avons besoin d’une collaboration entre le privé et le public pour la transformation de l’industrie du voyage », estime de son côté Christian Delom, secrétaire général de l’événement.

Un investissement estimé à 1700 milliards d’euros

Roland Berger a estimé les investissements impératifs pour s’acheminer vers la neutralité carbone dans l’aérien. Environ 1700 milliards d’euros** seront nécessaires pour la seule intégration de carburants durables (SAF), en conformité « avec les engagements d’incorporation européens de Refuel EU ou ceux de IATA à l’horizon 2050 », nous précise Didier Brechemier. Un montant abyssal qui ne le dissuade pas. « C’est quelque chose que l’on peut faire avec de la coopération et des standards. »

 

En France seulement, la production de biocarburants pourrait générer un coût supplémentaire de 9 milliards d’euros en 2050, soit une augmentation d’environ 45% des dépenses opérationnelles des compagnies aériennes. Ce qui devrait se traduire par des billets d’avion nettement plus chers. Des billets qui subissent déjà, depuis plusieurs semaines, une inflation d’environ 20%.

*éditeur de L’Echo touristique

**Ce montant ne comprend pas les coûts de renouvellement des flottes et les investissements dans de nouveaux avions fonctionnant par exemple à l’hydrogène.

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