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Patrick Malval : « Air Caraïbes a une relation saine avec les agences »

En charge du lancement de la compagnie Level sur le créneau du low-cost long-courrier, Patrick Malval avait décidé de se retirer un peu du monde de l’aérien. Avant de revenir chez Air Caraïbes pour remplacer Marc Rochet à la présidence de la compagnie. Il revient sur ses sept premiers mois à la tête d’Air Caraïbes.

L’Echo touristique : Vous avez pris les commandes d’Air Caraïbes le 6 mars dernier. Comment se porte la compagnie depuis votre arrivée ?

Patrick Malval : Air Caraïbes est, certes, une petite compagnie avec huit avions long-courriers, mais c’est une compagnie en très bonne santé. En 2017, nous avons présenté 23 millions d’euros de résultats opérationnels, et 17 millions d’euros de marge nette. Pour l’année 2018, ce sera sans doute un tout petit peu moins bien car nous avons recruté et surtout beaucoup formé notre personnel. Mais on reste largement bénéficiaire. En 2018, nous devrions augmenter de + 17% le nombre de passagers et en 2019  de 6%. Tout cela grâce à l’introduction d’Airbus A350 et des ATR. En juillet 2019, arrivera un nouvel A350 puis en décembre un A350-1000 de 450 places. Avec le prix du carburant à l’heure actuelle cet appareil, qui permet de consommer 25% de carburant en moins par rapport à d’autres appareils, est une vraie force.

Justement, avec le prix actuel du baril, pensez-vous introduire une surcharge carburant ?

Nous ne savons pas encore. Nous avons acheté du carburant en avance, de quoi couvrir la moitié de nos besoins en 2019. Mais nous regardons aussi le prix du dollar, qui est élément également très important. Ce qui est sûr, c’est que si nous sommes obligés de de la faire nous le ferons. Nous nous adapterons.

Les rumeurs d’un départ de Marc Rochet (de French Bee) se multiplient. Allez-vous le remplacer à la tête de French Bee ?

J’ai déjà beaucoup à faire pour l’instant avec Air Caraïbes et je me concentre là-dessus ! C’est une très belle société. Quand j’ai quitté Level (IAG), je voulais prendre un peu de recul. J’ai accepté de revenir justement parce que c’était Air Caraïbes, Jean-Paul Dubreuil et Marc Rochet. Malgré sa taille, c’est une entreprise très en avance. Je ne suis pas pressé qu’il s’en aille, c’est fantastique de bosser avec lui. Nous sommes très complémentaires tous les deux.

Où en êtes-vous au niveau de la NDC ?

Nous avons prévu de faire des tests en 2018 car nous pensons que c’est un très bon outil. Mais notre priorité c’est d’investir sur le site et surtout l’application. Elle est très bien pour acheter des billets mais beaucoup moins pour le servicing. Nous réalisons plus de 50% de nos ventes en direct et je souhaite qu’Air Caraïbes devienne la référence française de l’expérience client. Cela en fait partie. Nous avons une relation saine avec les agences. Nous sommes l’une des rares compagnies à avoir gardé un support interne.

Nous avons lancé il y a peu un appel d’offres pour changer notre booking engine. Nous étions avec Amadeus mais nous ne nous interdisons pas de changer. Notre objectif, c’est de faire 5% de marge sur les billets. Mais si nous pouvons faire 10% ce sera mieux.

Vous avez un positionnement très fort sur le marché caribéen et notamment aux Antilles. Comment se porte ce marché à l’heure actuelle ?

Effectivement, Air Caraïbes, aux Antilles c’est la compagnie nationale. Cet été nous avons proposé jusqu’à 17 vols par semaine à destination de la Guadeloupe et de la Martinique.

La nouveauté c’est un vol vers Nassau via San Salvador car nous y transportons les clients du Club Med. Nous nous rendons  compte qu’il y a de la demande vers les Bahamas, et peu d’offre. Nous regardons donc ce qui peut se faire.

Vers Cayenne, nous allons placer un A350 à partir d’août. Nous avons des ambitions importantes sur cette destination avec des vols quotidiens en haute saison et cinq jours sur sept en basse saison.

Enfin concernant Cuba, nous allons continuer notre codeshare avec Corsair. C’est du pragmatisme. Nous avons trois rotations par semaine, eux en ont deux. Nous sommes contents de nos résultats sur Santiago de Cuba, Un peu moins sur La Havane. Mais l’hiver s’annonce très bon. Peu importe qui rachète Corsair, nous nous adapterons à la situation.

Quelle est votre positionnement sur la classe affaires ? En avez-vous fait une priorité ?

J’ai l’ambition de la faire monter en gamme. Le produit est apprécié mais on peut encore l’améliorer. Sur les Antilles nous affichons souvent complet. Avec l’arrivée des A350, nous aurons 18 sièges en classe business au lieu de 12 auparavant. Il y en aura même 24 sur l’A350-1000. Récemment, nous avons changé nos trousses. Nous allons changer la carte des vins plus souvent et augmenter le nombre de films également.

Un petit mot sur la privatisation future d’ADP ?

Nous sommes la première compagnie long courrier d’Orly. Nous espérions juste être considérés comme telle.

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