Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

2006, une année sur le fil pour les TO français

L’exercice 2005-2006 ne restera pas dans les annales. Avec un nombre de clients en voyages à forfait en baisse de 1,2 %, les tour-opérateurs ont été à la peine. Même si le chiffre d’affaires global a augmenté de 3,4 %.

L’année 2006 n’a pas été un grand cru. Le baromètre annuel de l’Association de tour-opérateurs/Ceto le confirme. Elle s’est même achevée dans le rouge (une première depuis 2003) avec des ventes de forfaits en baisse de 1,2 % (en volume). Alors que les exercices 2004 (+3,5 %) et surtout 2005 (+6,5 %) semblaient annoncer la reprise, sans afficher pour autant les performances de 2000 (+7,4 %), l’année commerciale 2006 (1er novembre 2005-31 octobre 2006) a renoué avec la morosité. Qui semble se prolonger en 2007.

Au cours de la période, les TO membres du Ceto ont fait voyager 6 895 218 clients, soit une progression de 1,5 % par rapport à l’exercice précédent. Mais le seul nombre de clients en voyages à forfait a donc diminué de 1,2 % (5 113 395). Un recul compensé par les ventes de vols secs (1 781 823 clients), soit une progression de 10,1 % qui montre le désir d’indépendance des voyageurs français.

La faute aux Bleus

C’est une grosse déception car, au sortir d’un hiver 2005-2006 qui avait certes mal commencé mais s’était bien rattrapé (avec une baisse des ventes de forfaits limitée à 0,3 %), les TO avaient misé sur l’été. Sans imaginer que la Coupe du monde de football aurait un tel impact. Les Français ont décalé leurs voyages pour suivre les exploits de l’équipe de France et les budgets voyages se sont reportés en partie sur les écrans plats. Ils avaient déjà restreint leurs dépenses touristiques au cours de l’hiver, refroidis par l’augmentation de leur facture de chauffage.

Le tableau n’est toutefois pas tout noir en 2006 puisque le forfait moyen a progressé dans le même temps de 4,7 % (800 E). Du coup, le chiffre d’affaires global pour les ventes de forfaits s’en ressent en atteignant 4,09 milliards d’euros (+ 3,4 %). Les surcharges carburant expliquent en partie cette augmentation du forfait moyen, qui ne profite donc pas aux TO. Mais heureusement, on constate aussi une réelle progression des ventes de voyages haut de gamme, cette tranche de clientèle étant moins touchée par les restrictions de budget, explique René-Marc Chikli, président du Ceto. Une analyse qui confirme la pertinence de la montée en gamme de nombreux TO.

Des poids lourds dans le rouge

Signe des temps, c’est d’ailleurs le moyen-courrier qui a le plus souffert au cours de l’exercice passé. Si la France, avec 1 325 189 passagers à forfaits, a bien résisté (+3,7 %), les destinations étrangères proches ont chuté globalement de 3,8 % (2 813 059 voyages à forfaits) alors que le long-courrier s’est maintenu (-0,1 %). Dans le détail, ce sont encore le Maroc et la Tunisie qui ont engrangé les plus belles performances. Le royaume chérifien a progressé de 9,3 % (577 012 forfaits vendus) devant la Tunisie (541 808 clients, +7,6 %).

Le reste du classement est plus maussade : la Grèce est restée à l’étale (172 631 clients), la Crète s’est contentée d’une progression de 3,4 %, les Baléares ont repris un peu de vigueur (+6,6 %). Tous les autres poids lourds sont dans le rouge, Egypte en tête (-38,2 %) quand la Turquie a reculé de 26,4 %. L’Espagne (-4,9 %), l’Italie continentale (-3,3 %), les Canaries (-4,4 %) ont déçu également, comme la Croatie, pour la première fois depuis longtemps en négatif (-1,7 %). La relance de la Croatie est passée par l’attrait de la nouveauté aujourd’hui émoussé, et des prix alléchants d’entrée de gamme qui ont augmenté depuis. Malgré tout, la destination s’impose comme une valeur sûre, quasiment au niveau d’une référence comme les Baléares, tempère René-Marc Chikli. Ce tassement croate semble se confirmer en 2007.

C’est donc le long-courrier qui est sorti gagnant en 2006, même si l’exercice a été perlé d’événements perturbateurs, de la grippe aviaire aux attentats de Bombay, de l’affaire des passeports biométriques au chikungunya, pénalisant les spécialistes des destinations concernées. Sans oublier les cyclones mexicains et la reprise des violences au Sri Lanka. En Asie, Maldives et Thaïlande ont retrouvé leur allant (quand la Chine n’a finalement pas encore trouvé son public).

Le Sénégal est LA bonne surprise

Dans l’océan Indien, la Réunion (-57,4 %) et Maurice ont fait les frais du moustique, mais leurs déboires ont profité à la République dominicaine et aux Antilles françaises (+8,6 %) revenues en grâce, quand Cuba fait toujours pâle figure (-9,3 %). Côté Amériques, les Etats-Unis ont été très à la peine (-34,5 %) alors que le Canada a davantage séduit. Bonne surprise enfin : le Sénégal, après avoir longtemps broyé du noir, a retrouvé les faveurs des Français, grâce notamment à la mise en marché de produits originaux.

Au final, c’est le long-courrier qui est sorti gagnant en 2006, même si, et cela devient une habitude, l’exercice a été perlé d’événements perturbateurs.

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique