15 minutes de délai pour les voitures de tourisme avec chauffeur
Depuis le 1er janvier, les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) doivent respecter un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client.
Ce quart d’heure obligatoire figure dans un décret paru samedi 28 décembre au Journal Officiel. Un délai qui permet de "mieux distinguer l'activité de ces véhicules de celle des taxis, seuls habilités à circuler en quête de clients sur la voie publique", fait valoir le texte signé par les ministres Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce, Tourisme) et Manuel Valls (Intérieur), malgré des critiques de l'Autorité de la Concurrence.
Le texte prévoit deux exceptions, conformément au projet gouvernemental : "les prestations de transport de VTC réservées par des exploitants d'hôtels 4 et 5 étoiles au départ de leur établissement" ou pour les organisateurs de salons professionnels.
Comme elles l'avaient annoncé, les sociétés de VTC (Uber, Chauffeur-prive.com, etc.) ont fait part de leur intention d'attaquer "dès janvier" le décret, défendu par les sociétés de taxis.
Aucun contrôle prévu
Selon Yan Hascoet, secrétaire général de la Fédération française du transport de personnes sur réservation, et PDG de la société Chauffeur-privé, le temps moyen mis par un VTC pour arriver chez son client est d'environ 7 minutes.
"J'imagine que le chauffeur attendra et que le client attendra patiemment dans son appartement que les 15 minutes s'écoulent pour descendre", a-t-il dit. Une simple supposition, puisque personne ne viendra contrôler… Et sans enseigne lumineuse, les VTC sont par essence très discrets.
Satisfaire les taxis
Avec le décret, le gouvernement espère au moins calmer la grogne des taxis (pas concernés par ce décret, y compris les radio-taxis) qui voient d'un mauvais œil cette nouvelle concurrence.
Les VTC se sont multipliés dans l'Hexagone dans la foulée d'une loi de 2009 pour la modernisation des services touristiques et de l'essor des smartphones. Fin juin 2013, près de 5 300 entreprises étaient immatriculées, et elles exploitaient plus de 9 800 véhicules. Chauffeur-privé vise à lui seul un quadruplement de son chiffre d'affaires cette année, à 20 millions d'euros.