Pile et face

Non, le tourisme ne se porte pas mal. Tout du moins au niveau international. Pour la seconde année consécutive, plus d’un milliard de touristes ont voyagé aux quatre coins du monde, dépassant même les objectifs de croissance de l’OMT. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, c’est le Vieux continent qui arrive en tête trustant, à lui seul, la moitié des voyageurs dans le monde. Ça, c’est pour le côté pile ou le verre à moitié plein. Car les tour-opérateurs français n’ont pas vraiment goûté, eux, à la croissance en 2013, descendant même sous une autre barre symbolique, beaucoup moins reluisante, celle des quatre millions de clients et des quatre milliards d’euros de volume d’affaires. Un an plus tard, à la veille des vacances de la Toussaint, la situation est loin de s’être améliorée. Depuis fin septembre et l’annonce du décès d’Hervé Gourdel, l’appel à la vigilance du Quai d’Orsay et l’arrivée du virus Ebola aux portes de l’Europe, c’est toute l’Afrique qui dévisse, le Nord en tête. Les Français « ont peur » d’aller au Maroc et en Tunisie, ont des réactions « épidermiques », racontent les voyagistes. Face à ces craintes « irrationnelles », il semble plus qu’urgent de lever l’amalgame auprès du grand public car, là-bas, rien n’a changé.