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Le tourisme associatif résonne en campagne

Sur fond de crise économique, les associations de tourisme sont confortées, et courtisées par les politiques, dans leur vocation sociale tout en étant de plus en plus aguerries aux techniques du management concurrentiel et rentable.

«Des vacances pour tous », un bien beau slogan de campagne électorale, repris peu ou prou en ces termes par tous les candidats à la présidentielle dès lors qu’on les interroge sur leur programme en matière de tourisme. Les vacances pour tous, c’est depuis toujours la vocation et la préoccupation quotidienne des associations de tourisme qui oeuvrent avec « la volonté d’apporter une contribution active au maintien, voire au développement, d’une politique sociale des vacances et du tourisme » comme le définit l’Unat* (Union Nationale des Associations de Tourisme) dans ses statuts. Un credo plus que jamais en résonnance avec la situation économique détériorée des Français dont des enquêtes en rafale prouvent qu’elle freine l’accès aux vacances pour les plus modestes. Selon le 10e baromètre Opodo réalisé par le Cabinet d’études Raffour Interactif, le taux de départ de la catégorie rassemblant les employés, les ouvriers et les professions intermédiaires, soit 4 voyageurs sur 10, s’est ainsi érodé de 9 points en 2011. En dressant un bilan somme toute acceptable de la saison d’hiver de ses adhérents, l’Unat dont 40 % des 3 millions de clients accueillis tous les ans (pour un volume d’affaires de 1,5 milliard d’euros) se situent dans les classes moyennes enfonce le clou : « il est évident que les classes moyennes ont de plus en plus de difficultés à partir. Elles ne bénéficient pas ou peu d’aides au départ mais également sont dans l’obligation d’effectuer un arbitrage financier en défaveur des vacances malgré des offres et des promotions qui affluent de l’ensemble des acteurs du tourisme ». Un sondage Ifop/Mondial Assistance sur les vacances de Printemps, l’a confirmé la semaine dernière : pour la première fois, le manque d’argent constitue le principal motif avancé par les Français ne partant pas en congés (35 %).

GESTION RIGOUREUSE ET PROFESSIONNELLE

Face à cette réalité qui touche à son coeur de métier, le tourisme associatif est loin de rester les bras croisés. « Nous avons encore trop souvent une image désuète, d’amateurs sympathiques », déplore Patrick Brault, président de l’Unat. « Quand nos entreprises, toutes immatriculées auprès d’Atout France, se caractérisent par une gestion professionnelle et rigoureuse, justement parce qu’au service d’un projet. Notre activité est d’ailleurs depuis 2000 fiscalisée », rappelle-t-il. Performance, rentabilité, marketing ne sont donc pas, au contraire, antinomiques de l’approche associative. VVF Villages qui organisait la semaine dernière son assemblée générale et présentait un chiffre d’affaires à la hausse de 1,15 % pour l’exercice 2011 mais surtout un résultat net en croissance de 11 %, à 654 000 E, a le profil de ces opérateurs qui en veulent. « Nous avons besoin de dégager des résultats, pas pour enrichir un actionnaire mais pour assurer notre autofinancement et réinvestir dans nos villages et ainsi assumer notre double vocation d’acteur du tourisme social et d’aménageur du territoire », explique Bruno Doerler, directeur général de VVF Villages dont la centaine de sites sont propriétés des communes qui les abritent.

DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT DEPUIS 2005

Car c’est là bien l’enjeu. Rien ne sert de promouvoir une politique de la demande portée notamment par l’ANCV (Agence nationale pour les chèques vacances) si l’offre, le parc immobilier, n’est pas entretenue, rénovée et mise à niveau. « On ne peut pas tout faire tous seuls », déplore Patrick Brault qui souligne le désengagement de l’État en matière d’investissements depuis 2005 (voir encadré). « Notre enjeu aujourd’hui est de moderniser notre parc sans monter en gamme, en restant accessible », insiste Bruno Doerler qui annonce pour VVF 25 M E de travaux de rénovation en 2012, puis en 2013 portés par les communes. « Il faut qu’on mobilise les Pouvoirs Publics pour soutenir ces actions ». «Quand on voit comment les résidences de tourisme sont portées par les lois de défiscalisation, on se sent un peu laissés pour compte », renchérit Patrick Brault qui se félicite de l’écoute attentive voire des prises de position des candidats à la présidentielle.

Mais en espérant que tout cela ne restera pas à l’état de paroles, paroles, paroles…

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