Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Destinations : comment ont évolué les parts de marché des TO depuis 10 ans ?

Dans son récent baromètre semestriel, le Seto présente un comparatif entre les saisons d'hiver 2004-2005 et 2014-2015. L'occasion de montrer sur une décennie l'évolution des parts de marché des voyagistes, par destination.

Comment les TO contrôlent-ils une destination? Quelles sont leurs parts de marché, soit la part de forfaits vendus par rapport à la fréquentation française touristique globale, et comment ont-elles évolué au cours des dix dernières années ?

Le Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto) a mis à profit ses historiques chiffrés et l'ensemble des données collectées chaque saison auprès de ses 70 membres pour dresser un bilan très instructif, qui reflète à la fois les évolutions du secteur, mais aussi les aléas économiques et géopolitiques auxquels sont confrontés les opérateurs.

Pour ce comparatif décennal, le Seto a mis en parallèle la saison hiver 2004-2005 et la saison hiver 2014-2015 tout juste bouclée, en prenant en référence le Top 5 des destinations hivernales moyen et long-courriers.

Reports et désintermédiation

Il y a 10 ans, l'Espagne ne figurait pas au hit-parade des brochures des tour-opérateurs. Certes Canaries et, dans une moindre mesure Baléares (davantage programmées l'été), étaient des valeurs sûres de l'hiver, mais le seul apanage de quelques voyagistes. La géopolitique et les problèmes sécuritaires ont poussé les opérateurs à miser sur l'Europe du sud et à développer leur offre.

 

Au cours de l'hiver écoulé, les îles Canaries sont même devenues la première destination moyen-courrier des TO du Seto pour les ventes de forfaits, à  127 246 pax quand l'Espagne continentale a séduit 70 789 passagers. Dans le même temps, des poids lourds "historiques" et traditionnement très intermédiés comme l'Egypte ont été quasi rayés des carnets de commandes des voyagistes (1% de parts de marché contre 20% il y a 10 ans).

Les TO ont également lâché du terrain au Maroc (15% de parts de marché en 2014-2015, contre 24% il y a 10 ans). L'ouverture du ciel et la facilité à monter seul un séjour sur place grâce à Internet ont encouragé les voyageurs à se passer des professionnels. "La destination est de plus en plus désintermédiée", constate Hatim El Garbhi, le directeur de l'ONMT à Paris qui incite les voyagistes à "innover pour séduire une nouvelle clientèle".

La Tunisie, et les opérateurs qui la programment, font quant à eux les frais de la désaffection des voyageurs français depuis le Printemps arabe.

Une meilleure maîtrise des capacités

La République dominicaine était, il y a 10 ans, la destination vedette de l'hiver avec des programmations massives et des stocks pléthoriques. Les TO ont certes cédé du terrain depuis 2004, avec un recul de 6% de leurs parts de marché, mais ce que les opérateurs ont perdu en volume, ils l'ont gagné en recettes. Une meilleure gestion des capacités a mis fin au dumping des prix et préserve depuis quelques saisons les marges, avec des forfaits au juste prix.

Comme Cuba, pourtant en très fort développement cet hiver, les Antilles Françaises font preuve d'une belle constance en brochures et en ventes via les voyagistes. En revanche, l'île Maurice est bien mieux contrôlée qu'il y a 10 ans – sans doute grâce à l'arrivée de nouveaux voyagistes.

Le comparatif du Seto pointe par ailleurs sans appel la perte de vitesse du Sénégal, ancienne locomotive hivernale désormais réduite à la portion congrue. Les errements de la destination et les récents amalagames sanitaires et sécuritaires continuent de la desservir.

Les voyages lointains progressent

En marge de son étude sur l'évolution des parts de marché par destination, le Seto a également comparé la structure des ventes à 10 ans d'intervalle et la répartition du moyen et long-courrier.

En 2004-2005, les ventes moyen-courriers représentaient 65% du total quand les destinations lointaines séduisaient à peine un peu plus d'un tiers des clients des voyagistes. Au cours de l'hiver écoulé, le long-courrier a représenté quasi la moitié de l'activité, soit 44% des forfaits écoulés. "Nous sommes installés sur une activité beaucoup plus équilibrée", se félicite René-Marc Chikli, président du Seto, "et au global, on a perdu assez peu de parts de marché".

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique