Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

XL Airways : les élus dénoncent un scandale et veulent aller en justice

Derrière la liquidation d’XL Airways se cache un scandale selon les syndicats. S’estimant abandonnés par les actionnaires, ils vont contester les licenciements.

XL Airways a été placée en redressement judiciaire le 23 Septembre puis liquidée le 4 Octobre. Une décision que les élus de la compagnie dirigée par Laurent Magnin n’acceptent pas. « Il y a de bonnes raisons de penser que cette faillite est le résultat d’un abandon de leur compagnie par les actionnaires notamment à la suite de l’échec des négociations exclusives avec un acteur majeur du ciel européen », écrivent ainsi les élus de XL Airways dans un communiqué.

Les actionnaires avaient pourtant validé un business plan prévoyant la nécessité d’un apport en trésorerie pour XL Airways en 2019. Cet abandon est d’autant plus inadmissible, aux yeux des élus de XL Airways, que Dreamjet Participations SA, une des sociétés mères, compte comme actionnaires les holding Motier et SPGD.

Un abandon soudain des actionnaires

Or la holding Motier est propriétaire des Galeries Lafayette dont le chiffre d’affaire est de 3,5 milliards d’euros et est également le plus gros actionnaire de Carrefour. Autre actionnaire d’XL Airways, la holding SPGD, qui est également l’actionnaire principal du groupe D’ieteren qui possède Belron (marque Carglass) et est importateur en Belgique des marques du groupe Wolkswagen (Audi, Porsche, Lamborghini, Bentley, Bugatti, Ducati… ). Le chiffre d’affaires est estimé à plus de 6 milliards d’euros et le bénéfice annuel à plus de 250 millions d’euros.

Selon les élus, les actionnaires avaient donc les moyens de remettre au pot. Surtout qu’ils avaient tout fait pour que les salariés y croient, regrettent-ils. « Les salariés étaient convaincus que leur entreprise poursuivait le plan de développement validé par les actionnaires avec notamment la commande de 2 avions neufs qui devaient être livrés en 2020, expliquent les syndicats. Les passagers et les agents de voyages avaient récemment été informés de l’ouverture de lignes pour la saison hiver. La compagnie continuait donc à faire de la publicité pour ses destinations et à vendre des billets et ce jusqu’au dernier moment alors qu’en réalité, les actionnaires n’avaient aucunement l’intention de financer la poursuite de l’activité. » Au lieu de cela, ils ont mené une « gestion cynique dont le seul but est le retour sur investissement ».

Une action en justice

En 12 jours, « la vie de 570 salariés s’est effondrée et 60000 passagers, souvent modestes, ont perdu leur billet. En un temps record, cette entreprise vieille de 25 ans a disparu du paysage aérien français », déplore le communiqué. Les salariés viennent en outre d’apprendre que leurs cotisations aux caisses de retraites, de prévoyance et de mutuelle n’avaient pas été payées depuis plusieurs mois ; « plongeant les plus fragiles dans une précarité sociale. Les actionnaires n’ont pas même voulu payer ses cotisations dans le cadre du Plan de sauvegarde de l’emploi. Malgré les nombreuses sollicitations, les sociétés mères ne verseront pas un centime pour accompagner les salariés licenciés ».

Les salariés entendent donc contester leur licenciement. Ils préparent une action collective en responsabilité afin de demander réparation pour les préjudices subis. Dans le même temps, ils « renouvellent leurs sincères pensées aux passagers lésés ».

Les commentaires sont fermés.

Dans la même rubrique