Vers la fin de l’exception française ?

Les compagnies commencent à trouver un écho à leurs nombreux appels. Avec 1 260 agences, la seconde édition (les 17 et 18 octobre) du Jour le plus long de la croisière est encourageante même si elle montre quelques disparités régionales. Paris aurait, en effet, moins joué le jeu que la province tout comme certaines compagnies plus actives que d’autres pour préparer l’événement. Initiée par France Ferries et Croisières (FFC) l’an dernier (sur le seul jour du 23 octobre), le lancement avait été une réussite. Ainsi, 2 255 clients avaient profité de la remise de 5 % sur l’ensemble des itinéraires proposés par les 25 compagnies membres de FFC, promotions en cours incluses. Le chiffre d’affaires de l’opération s’était élevé à 3,426 millions d’euros pour 420 000 e de commissions versées aux agences, hors commission réseau. Au total, 730 agences avaient participé à cette journée consacrée à ce secteur un peu à part dans le paysage du tourisme français. En effet, aujourd’hui la croisière a toujours des difficultés à trouver ses marques. Longtemps ignoré, le secteur tente progressivement de sortir de l’isolement. « Il y a encore deux ans, la croisière existait à peine en agences », rappelle François Weill, président de FFC. Pour se mettre sur le devant de la scène, les compagnies ont multiplié les séances de formation, les visites de bateaux et éductours, monté des offres agents de voyages, généralisé la gratuité enfants… Avec un seul et même discours : la croisière est un produit rémunérateur, sûr, de qualité, diversifié et avec très peu de retour clients. Plutôt sur la réserve au début, les réseaux de distribution ont, eux aussi, commencé à y croire. Après la dissolution du Club Seaway, « trop difficile à animer », Afat Voyages a placé Costa Croisières dans son Club Premium dès sa création en 2005. « La croisière est un marché qui prend de plus en plus d’importance et représente cette année 5 % de notre chiffre d’affaires, un taux qui évolue positivement d’année en année », précise Bernard Garcia, vice-président du réseau. « Des séances de formation spécifiques sont régulièrement proposées aux nouveaux vendeurs et dispensées par le centre intégré Afat Ressources », ajoute-t-il.

En 2004, Selectour a également pris les devants et créé son club croisières autour de trois axes : la formation, la communication et les opérations commerciales. Au bout de trois ans, la croisière représentait 6,24 % du chiffre d’affaires global du réseau (contre 4,95 % en 2005), un résultat satisfaisant mais encore insuffisant. Le réseau a donc remis les compteurs à zéro pour reconstituer les membres de son club. « À Top Resa, le siège a annoncé des moyens supplémentaires pour développer la croisière. Les nouveaux adhérents (300 e par licence et 150 e par succursale) doivent s’engager à réaliser un chiffre d’affaires de 30 000 e et faire preuve, avant tout, de volonté et de dynamisme », indique Daniel Garbe, président du Club Croisière de Selectour, qui compte actuellement 52 membres pour lesquels il compte remonter prochainement des GIR.

Des agents de voyages spécialistes de la croisière ? C’est le credo de la Grande-Bretagne depuis de nombreuses années. Largement en tête, le marché a enregistré en 2007 près de 1,4 million de croisiéristes (+11 %). La raison d’un tel succès ? « Les Britanniques aiment la croisière mais cela ne fait pas tout. La création, il y a 50 ans, de Passenger Shipping Association (PSA), qui a les mêmes objectifs que FFC, et de l’Association of Cruise Experts (ACE) y sont pour beaucoup », explique Bill Gibbons, président de PSA. Le second groupement compte, en effet, 7 000 super- agents auxquels il propose depuis des années une formation continue sur l’ensemble des spécificités et nouveautés du secteur pour en faire de véritables experts. « Un modèle à suivre », selon FFC qui se penchera dès début 2009 sur un projet de certification d’agences spécialistes de la croisière.

Top Cruise rÉservé aux agences

L’association sera également partenaire de Top Cruise, le 7 novembre, à Marseille. BtoB et BtoC ces deux dernières années, le salon revient à sa formule initiale uniquement à destination des professionnels (les organisateurs proposeront, fin 2009, un salon pour le grand public). Désormais sous forme de workshop (de 16 h à 22 h), il tiendra place au Pôle Média Belle de Mai qui sert aussi de lieu de tournage à la série télévisée Plus Belle la Vie. « C’est un argument de sensibilisation supplémentaire », ne cache pas l’équipe d’organisation. Des sessions de formation déclinées autour de neuf thèmes et un kit de promotion attendent les agences sur le salon. Enfin, quoi de mieux que de vendre un produit que l’on connaît ? Actuellement, les compagnies proposent une myriade de promotions à destination des agences. Par exemple, Costa propose sur son site Costaclik.fr une dizaine de départs. La Compagnie des Îles du Ponant offre de vivre une croisière sur Le Levant à partir de 530 e. Chez Star Clippers, c’est une semaine sur le quatre-mâts du même nom qui est proposé à partir de 490 e par personne. Enfin, une croisière de 13 jours sur le Queen Victoria est accessible aux agences pour 890 e par personne en pension complète.

Les compagnies insistent sur le fait que « la croisière est un produit rémunérateur, avec très peu de retour clients »

Un projet de certification d’agences spécialistes est en cours de réflexion

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