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Thaïlande : l’air toxique de Chiang Mai fait fuir les touristes 

A Chiang Mai, devenue l’une des villes les plus polluées du monde, les habitants vivent sous un nuage nauséabond qui menace leur santé et le tourisme à la veille du Nouvel An thaïlandais.

Classique en cette saison, la fumée dégagée par les incendies de forêt et le brûlage des chaumes par les agriculteurs atteint cette année des niveaux inédits et asphyxie la grande ville touristique du nord de la Thaïlande.

Mercredi, comme pendant plusieurs jours d’affilée, Chiang Mai était en tête des villes du monde avec l’air le plus pollué en particules fines dans le classement établi par l’application IQAir.

Les photos et vidéos de la brume qui a recouvert la cité historique ont suscité des appels à l’action à l’approche des élections nationales très attendues de mai et l’Organisation mondiale de la santé a mis en garde contre les conséquences désastreuses à long terme de la pollution de l’air.

Les relevés locaux montraient des niveaux de particules PM2,5 – si minuscules qu’elles peuvent pénétrer dans le système sanguin – plus de 30 fois supérieurs à la recommandation annuelle de l’OMS, selon IQAir.

« Cela m’a donné envie de pleurer », a déclaré à l’AFP Kanchaya Boontan, la patronne d’une petite agence de voyages. « Cette année est mauvaise, normalement la pollution n’est pas trop longue, mais les étrangers ont vu les informations », dit-elle en ajustant son masque N95, équivalent d’un FFP2. « La semaine dernière, je n’ai eu qu’un seul client. Cette semaine, personne. »

Les annulations se multiplient

Boudée par les étrangers, Chiang Mai l’est aussi par les Thaïs, qui ont multiplié les annulations à l’approche du week-end de Songkran, le Nouvel An local, en raison de la pollution, selon l’association hôtelière de Thaïlande.

Devant la célèbre porte de Tha Phae, alors que les touristes effraient les pigeons et posent pour des photos, Aun, un vendeur de jus d’orange de 45 ans, tente de faire marcher les affaires.

« La pollution affecte ma vie de plus en plus chaque jour, qu’il s’agisse de ma santé ou de la baisse du nombre de touristes », explique-t-il. « Certains jours, on peut à peine voir les routes devant soi, et ce n’est pas du brouillard mais du smog », ajoute-t-il. 

Selon Siwatt Pongpiachan, spécialiste de l’atmosphère à l’Institut national de recherche astronomique de Thaïlande, la pollution est principalement due aux brûlis des agriculteurs dans la région et dans les pays voisins. Les particules PM2,5, les plus dangereuses, s’accumulent au niveau de la ville, qui se trouve dans une cuvette. D’après l’expert, l’évolution du climat est également en cause.

Selon le ministère de la Santé publique, près de deux millions de personnes ont dû être hospitalisées cette année pour des affections respiratoires causées par la pollution de l’air.

Selon Rungsrit Kanjanavanit, cardiologue à Chiang Mai, les autorités entretiennent un silence coupable, de peur d’effrayer les touristes pour de bon, dans un pays où ce secteur est vital pour l’économie.

« Le soleil était vraiment rouge vif à cause de la fumée dans le ciel, c’était assez, assez étrange et très brumeux », raconte la touriste britannique Lucy Cooper.

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