Rentabilité : des résultats au point mort

Les voyagistes de notre palmarès n’avaient pas cassé la baraque en 2005, mais ils avaient tout de même dégagé un résultat net cumulé largement positif, à 36 ME. Certes, une paille rapportée aux 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires des 220 entreprises classées, mais malgré tout, une performance pour un secteur habitué aux marges riquiqui.

2006 a fait replonger la tendance. Bien sûr, le groupe NF charge la barque si l’on prend en compte les 65 ME de pertes de sa partie tour-operating (société Touraventure). Mais même en ne tenant pas compte de la contre-performance du géant, le bénéfice net global de l’ensemble des TO s’élève à 2 ME, autant dire rien ! Plus inquiétant, les entreprises déficitaires ont quasi doublé entre 2005 et 2006. 40 voyagistes affichent un ratio négatif et du côté des bons élèves, les résultats sont généralement à la baisse. Bref, malgré une gestion au cordeau et des frais réduits au minimum, de nombreux TO sont sur la corde raide, en permanence. De quoi accélérer la restructuration en cours du secteur.

Parmi les champions de la rentabilité, on trouve toujours les mêmes lauréats qui confirment, exercice après exercice, leur vitalité. Voyamar/Voyages Marietton fait partie de ceux-là, avec un ratio résultat/chiffre d’affaires supérieur à 6 % ! Le groupe, qui vient d’ouvrir son capital, a d’ailleurs de grandes ambitions et annonce un chiffre d’affaires quadruplé d’ici cinq ans, à 200 ME. Ce développement passera en particulier par le lancement de séjours Prestige, mais aussi par la croissance externe, le voyagiste devant annoncer incessamment un rachat. Nous recherchons une société qui a le même profil que le nôtre et permettrait de nous implanter dans d’autres régions, explique le Pdg Laurent Abitbol.

Le bonheur est dans la niche

Autre habitué des honneurs, le spécialiste des groupes et comités d’entreprise Capitales Tours n’a pas failli en 2006 (même si son chiffre d’affaires recule), pas plus qu’Amplitude Internationale. Ce dernier a d’ailleurs assuré son avenir en choisissant d’entrer dans le giron du groupe Transat (voir encadré). Les TO les plus profitables sont, en règle générale, des spécialistes positionnés sur des niches et/ou destinations porteuses. Kuoni (qui réalise un exercice 2006 honorable avec 3 % de marge) ne s’y est pas trompé en rachetant l’été dernier les Ateliers du Voyages (Yoketai, Arroyo et Grandeur Nature), un petit Voyageurs du Monde selon Emmanuel Foiry, président de Kuoni.

Il faut aussi saluer les résultats de voyagistes plus intimes mais très performants, comme Vie Sauvage (safaris en Afrique), Croisière jaune (événementiel en Tunisie), Forfait Flash et Nouvelles Destinations (parcs de loisirs), Plein Cap (croisières), Ikhar (culturel haut de gamme), ou Terres de Charme (sur mesure), qui font mouche sur des niches en vogue.

Enfin, dans le haut du tableau, Marmara et Go Voyages raflent comme d’habitude les honneurs, avec plus de 2 % de marge. Une belle performance pour des TO généralistes ! Exotismes réussit également ce tour de force, quand ses concurrents directs (Tourinter ou Beachcomber Tours) sont bien plus à la peine, chikungunya oblige.