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La croisière attaque l’été en confiance

Le secteur n’a pas échappé à la morosité générale du printemps, mais l’essoufflement aura été de courte durée. Sur fond de ventes de dernière minute, les compagnies affichent leur optimisme.

Bien que réputé insubmersible depuis quelques années, jusqu’à être même considéré comme une valeur refuge en pleine crise, le marché de la croisière vient de connaître un creux de ventes plutôt inhabituel. Après un excellent début d’année, « les mois d’avril et mai ont été très difficiles », résume Antoine Lacarrière, le DG de CDF-Croisières de France. Les compagnies maritimes n’auront donc, cette fois, pas échappé aux soubresauts de l’industrie touristique, mise à rude épreuve depuis le début de l’année. Mais contrairement aux agences de voyages et aux TO, elles sont déjà en train de sortir du creux de la vague.

C’est en tout cas ce que semble indiquer le retour à un rythme de bookings soutenu depuis début juin. « Ça a redémarré très fort en dernière minute pour les départs de juillet et août, poursuit Antoine Lacarrière. Les familles se sont réveillées tard, mais elles remplissent bien les cabines. Juin, septembre et octobre ont, de leur côté, très bien marché grâce aux couples et aux seniors qui se sont décidés en avance. » Résultat : les compagnies continuent de prévoir que 2011 sera un bon cru.

DE L’OPTIMISME À L’EUPHORIE

Tandis que CDF table sur 35 000 passagers (contre environ 31 000 l’an dernier), CroisiFrance vise les 45 000 clients (contre 50 000 l’an dernier, mais avec un bateau de plus au départ de Marseille). Nicholas Sharp, le DG de CroisiFrance, assure aussi que les paniers moyens resteront stables. « Certes, on est en train de faire des promos pour remplir nos cabines, ce qui n’était pas prévu dans notre yield, mais elles sont équilibrées par le fait que nous avons vendu aux prix brochure jusqu’en mars, ce qui est bien plus tard que d’habitude », commente-t-il. Comme à son habitude, Costa ne communique pas sur ses chiffres, mais Georges Azouze, son DG France, se dit lui aussi confiant. Un optimisme qui vire même, dans la bouche d’Erminio Eschena, son homologue chez MSC, à l’euphorie. « Nos ventes à date sont en avance de 48 % par rapport à l’an dernier, confie-t-il. Mi-avril, nous avions déjà engrangé pour 2011 autant de clients que sur l’ensemble de 2010, soit environ 80 000. » Une tendance dans laquelle s’inscrit aussi Latitude Sud, agent général de Royal Caribbean pour quelques jours encore, jusqu’à l’ouverture du bureau du groupe à Paris le 1er juillet prochain.

Au compteur, près de 17 000 clients engrangés depuis janvier. C’est mieux que durant toute l’année 2010 (15 000 passagers), et déjà presque aussi bien que l’objectif de 18 000 clients fixé à l’origine pour la saison 2011. Une croissance que Royal Caribbean va devoir encore accélérer l’an prochain. Les objectifs ont été fixés à 45 000 clients en 2012.

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