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Montagne : MMV veut séduire l’ancienne clientèle du Club Med

En reprenant et rénovant d’anciens hôtels de la marque au trident, MMV assume de courtiser toute une clientèle perdue par la montée en gamme de Club Med.

Après deux années difficiles, MMV va se rapprocher de la Compagnie des Alpes (CDA). Une opération qui permet au groupe spécialisé dans les villages et résidences Clubs dans les Alpes de devenir « plus solide », selon son président Jean-Marc Filippini. « En deux ans, nous avons cumulé 17 millions d’euros de pertes… Nous avons tenu le choc, et continué nos investissements, parce que nous avions de bons résultats avant la pandémie. Mais le rapprochement avec la CDA nous offre une assise plus confortable. »

Pas question pour autant de devenir « une succursale » de la filiale de la Caisse des dépôts et consignations, qui exploite stations de montagne (La Plagne, Les Arcs, Tignes…) et parcs de loisirs (Parc Astérix, Futuroscope, Walibi Rhône-Alpes…). « Nous conservons notre autonomie », assure Jean-Marc Filippini. Et si la création de synergies avec la CDA peut paraître naturelle, MMV ne s’interdit pas de se développer en dehors du périmètre du groupe. « Dans les seize stations dans lesquelles nous sommes implantés, nous avons dix partenaires concernant les remontées mécaniques. La CDA en fait partie, mais elle n’est pas la seule ».

« Plus le Club Med monte en gamme, plus je récupère sa clientèle »

Car MMV tient à son modèle d’implantation spécifique. « Nous ouvrons une nouvelle résidence ou un village club seulement si nous pouvons y associer l’écosystème local », explique Bryce Arnaud-Battandier, le directeur général du groupe. « Sans le soutien des collectivités locales, des sociétés exploitant les remontées mécaniques et des banques, nous n’y allons pas ». MMV s’assure que le territoire et les professionnels de la montagne profitent de ses projets d’implantation.

Une volonté affichée de rayonnement économique qui rappelle les reproches faits à un autre grand opérateur de la montagne française, le Club Med. D’ailleurs, MMV ne se cache pas courtiser la clientèle habituée de la marque au trident qui ne peut plus la suivre, notamment pour des raisons tarifaires. « Plus le Club Med monte en gamme, plus je récupère sa clientèle », sourit Jean-Marc Filippini.

D’ailleurs, nombre de villages clubs exploités par MMV sont d’anciens établissements programmés par Club Med (Val-Thorens, Tignes, les Arcs, l’Alpe d’Huez, la Plagne…). A chaque fois, MMV investit plusieurs millions d’euros pour rénover les chambres, rafraîchir les espaces communs et imposer son concept. « Nos résidences clubs, elles, sont construites pour nous », précise Bryce Arnaud-Battandier.

« Toute l’année, on ne pense qu’à la montagne »

Car c’est bien avec ce concept de résidence clubs que MMV se démarque sur le marché. « C’est un produit unique que nous continuerons de développer », assure le directeur général. Tout en augmentant son offre de chalets 4 et 5*, sous la marque Mountain Collection, MMV veut ouvrir « 2 à 3 nouvelles résidences et clubs par an » dans les années à venir. Des établissements qui seront donc situés en altitude (au moins à 1 600m), dans les Alpes françaises seulement, et qui pourront répondre au cahier des charges du groupe.

MMV veut ainsi s’imposer comme « le spécialiste des vacances à la montagne », et le seul à n’opérer que dans les Alpes françaises. « Nous concentrons tous nos efforts sur la montagne. Toute l’année, nous ne pensons qu’à ça », conclut Bryce Arnaud-Battandier.

Positionné comme le second opérateur hôtelier des Alpes françaises, MMV exploite 11 500 lits touristiques, et emploie environ 1 200 personnes. Ces dernières années, le groupe a intensifié son développement en ouvrant six établissements depuis 2019, parmi la vingtaine d’actifs aujourd’hui exploités.

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