Mauritanie : les TO partagés

Point Afrique fait fi des recommandations du Quai d’Orsay : pour lui, les récentes déclarations du gouvernement n’apportent aucun élément supplémentaire sur l’insécurité en Mauritanie, et ses vols hebdomadaires de Paris, Mulhouse et Marseille sont donc maintenus. Le principal affréteur sur la destination a précisé qu’il maintenait ses positions par souci d’éthique et après concertation et réflexion avec les autorités mauritaniennes et TO partenaires. Toutefois, Point Afrique remboursera intégralement les clients qui ne souhaitent pas partir pour Atar.  

Dix-huit voyagistes français, tous partenaires de Point-Afrique Voyages, poursuivent également leurs circuits en Mauritanie. Après mûre réflexion, nous décidons de maintenir la destination, soulignent-ils dans un communiqué commun. Mais ils laissent le choix à leurs clients, qui sont toutefois nombreux à avoir annulé leur voyage. Ces tour-opérateurs disent ne pas comprendre la prise de position du Quai d’Orsay. Ils affirment qu’aucun élément supplémentaire quant à l’insécurité en Mauritanie ne [leur] est parvenu. L’Adrar mauritanien, principale destination touristique, est une zone où aucune exaction n’a pu être constatée.

Le 30^e rallye Paris-Dakar, qui devait s’élancer le 5 janvier de Lisbonne, a été annulé la veille de son départ, pour des raisons de sécurité et de menaces directes contre la course. La moitié du parcours devait s’effectuer en territoire mauritanien. Cette annonce a jeté à nouveau un froid sur la destination, déjà mise à mal par le Quai d’Orsay depuis le 3 janvier. En effet, suite à l’assassinat de quatre touristes français dans le sud du pays et à l’attaque d’une position militaire dans le nord fin décembre, le ministère français des Affaires étrangères a décidé de jouer la prudence en déconseillant fortement la destination jusqu’à nouvel ordre. L’Association de Tour-Opérateurs/Ceto va dans le même sens : elle recommande à ses membres de suspendre tous les départs jusqu’à nouvel avis. Pour les clients concernés, elle préconise le report sans frais (dans un délai d’un an) sur la même destination ou sur un autre pays, ou encore le remboursement du voyage. Le Snav formule les mêmes conseils. Voyageurs du Monde, Allibert et Club Aventure sont au nombre des professionnels qui suivent de telles consignes, par mesure de précaution.

L’annulation du Paris-Dakar représente une perte immense pour le secteur touristique mauritanien mais aussi sénégalais (ce pays estime le manque à gagner à plusieurs millions d’euros), en particulier pour des petites structures hôtelières qui vivent de cette course. Sans compter l’image des destinations traversées, qui peut rayonner dans le monde grâce à la couverture médiatique internationale de l’événement.