Maudit haut débit
« Depuis le 18 juin, les internautes peuvent surfer sur Expedia.fr. Une étape importante dans le développement du tourisme en ligne. Car Expedia n’est pas qu’un acteur de plus sur le marché français. En quelques années, le groupe américain est devenu la première agence loisirs au monde, tout type de distribution confondu (agence, par téléphone ou via le Web) ! De quoi bouleverser la donne et accélérer la consolidation des agences Internet
Depuis le 18 juin, les internautes peuvent surfer sur Expedia.fr. Une étape importante dans le développement du tourisme en ligne. Car Expedia n’est pas qu’un acteur de plus sur le marché français. En quelques années, le groupe américain est devenu la première agence loisirs au monde, tout type de distribution confondu (agence, par téléphone ou via le Web) ! De quoi bouleverser la donne et accélérer la consolidation des agences Internet dans l’Hexagone, comme l’atteste le récent rachat d’Opodo par Amadeus. Car nul doute que, comme dans la distribution classique, une poignée d’acteurs contrôlera à terme 70 à 80 % du marché du voyage en ligne.
Voilà de quoi donner quelques sueurs froides aux réseaux traditionnels. Il n’y a qu’à regarder les chiffres pour constater à quel point Internet s’impose progressivement dans le quotidien des Français. Ainsi, alors que les agences affichent un piètre +4 % sur les quatre premiers mois de l’année, les sites de tourisme annoncent des taux de croissance indécents, supérieurs à 50 %. Le haut débit est passé par là. On ne va plus seulement sur le Web pour s’informer, on y va désormais pour acheter. Le transfert de clientèle d’un mode de réservation à l’autre, craint depuis plusieurs années, est bien là…
Tout n’est pas perdu pour autant. L’installation d’un point de vente Lastminute près des Champs-Elysées il y a quelques jours en témoigne. Les consommateurs ont aussi besoin d’être rassurés par une agence en dur, capable de les accueillir en cas de souci. Ce phénomène de réassurance est d’autant plus important que le contexte géopolitique est fragile. La conférence de L’Echo touristique, qui se déroulait la semaine dernière, l’a rappelé : il reste encore aux agences du Net un gros travail à faire sur la qualité, depuis l’information sur les produits jusqu’au service après-vente. Ce n’est qu’en étant capable d’apporter à leurs clients des réponses sur ces points – et en mettant l’accent sur cette valeur ajoutée – que la distribution traditionnelle saura résister au rouleau compresseur.
