L’édito de Dominique Gobert : TUI, « vendez plus, gagnez moins »
Mais oui. C’est la dernière trouvaille de TUI… Belgium qui vient d’indiquer à ses distributeurs Belges ses nouvelles orientations commerciales. Sans concertation.
C’est une sorte de courrier informatique qu’ont eu la surprise de recevoir nos amis agents de voyages de la part de TUI Belgium : « Nous traversons une période difficile, mais chez TUI, nous sommes convaincus que voyager est devenu un besoin fondamental auquel le Belge ne peut pas renoncer. Et ensemble, nous ferons en sorte que les clients viennent à nouveau frapper à notre porte, en faisant confiance à votre excellent service et à nos produits de qualité ».
La bonne blague ! C’est pas fini. Sans aucune vergogne, le voyagiste germain annonce que, « afin de lutter contre la vente directe » (?) « nous avons donc décidé, uniquement pour les vacances en avion de TUI, de réduire la commission ». Histoire, selon TUI Belgium, de permettre de « maintenir la fidélité des clients ».
Ben voyons. En clair, distributeurs, travaillez autant tout en étant payés moins !
Ce qui, sans vouloir paraître taquin, augure bien de la santé financière du voyagiste. Faut dire que, côté gestion, sans parler de stratégie, ça fait un bout de temps que c’est loin de la panacée.
Et, tant qu’on est dans le « lourd », pourquoi hésiter. TUI entend dorénavant faire participer ses distributeurs Outre-Quiévrain (ça veut dire belge, mais en langage plus intello) à l’élaboration de ses brochures… de manière financière. Concrètement, pour les agences qui le souhaitent, il faudra dorénavant payer une redevance, sous forme de forfait de 50 euros par mois. Ce n’est pas une obligation, certes, mais je pense que nombreux sont encore les clients qui aiment bien pouvoir consulter une brochure…
En même temps, comme aime à le dire Président Macron, pourquoi TUI Belgium se gênerait, lui qui détient, depuis la faillite de Thomas Cook, un quasi-monopole du voyage en Belgique ?
Surtout que, dans sa grande mansuétude, teintée à mon sens d’un soupçon de mépris, TUI Belgium indique que « si la durabilité compte beaucoup à vos yeux, vous pouvez décider de travailler sans brochures ! Comme c’est beau de faire passer la pilule au nom de la durabilité.
C’est vraiment trop fort ! D’autant que TUI Belgium y va en conclusion de son couplet larmoyant, je cite : « Nous devons affronter ces mois difficiles main dans la main et avec confiance. Ici aussi votre solidarité est essentielle ».
Et de terminer par « Nous vous souhaitons une excellente saison de réservations ».
Pour le moment, mais sait-on jamais, cette décision unilatérale de TUI Belgium ne concerne pas le marché français. Encore que, Belgique et France faisant partie de la même « Business Unit », on peut se poser quelques questions.
En France, on a répondu à l’Echo touristique que « le sujet n’est pas à l’ordre du jour ».
Bon.
