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Le Mali joue sur plusieurs tableaux

Le pays d’Afrique de l’Ouest poursuit son développement touristique, lentement mais sûrement. Entre tourisme durable, montée en gamme et développement des combinés multi-destinations, le pays se cherche un modèle.

«Vous avez quitté chez vous, vous êtes ici chez vous. » La phrase, répétée à l’envie aux touristes qui visitent le Mali, est presque devenue un slogan officiel. Et ce bon accueil porte ses fruits : le tourisme est en pleine croissance dans le pays. Entre 2002 et 2007,le nombre de visiteurs (trafic ethnique compris) a doublé, passant de 101 971 à 221 328, dont 164 124 étrangers. La France, de loin le premier marché émetteur, a fourni à elle seule plus du tiers des visiteurs internationaux l’an dernier : 57 682, soit 35 % de plus qu’en 2006. Et la hausse devrait se poursuivre : « Nous allons frôler les 300 000 visiteurs en 2008 », assure N’Diaye Bah, le ministre malien de l’Artisanat et du Tourisme. Durant les six premiers mois de l’année, 119 300 visiteurs ont déjà été comptabilisés.

DÉVELOPPER LE MOYEN ET HAUT DE GAMME

La destination a en effet tout pour faire le bonheur des voyageurs en quête d’authenticité. Encore préservée du tourisme de masse, elle se rêve même en pays modèle du tourisme responsable. Reste à savoir quelle clientèle elle peut et veut attirer. Alors que le niveau élevé des tarifs aériens, conséquence de la domination d’Air France sur la desserte du pays, la destine à des budgets plutôt aisés, la qualité générale de l’hébergement, encore médiocre, l’interdit à une clientèle soucieuse de confort.

Les autorités, elles, semblent avoir choisi : « La logique veut que nous développions le tourisme moyen et haut de gamme », assure N’Diaye Bah. Sur le terrain, de nouveaux hôtels, plus en phase avec les attentes et exigences occidentales, commencent d’ailleurs à sortir de terre. À Bamako, le Radisson, ouvert en juin, n’a pas à rougir de ses 5 étoiles. À Sangha, en plein pays Dogon, le groupe Aga Khan projette de son côté de construire un établissement Serena, son enseigne haut de gamme. Mieux encore : de petites unités de charme très soignées ont vu le jour ces dernières années dans plusieurs points touristiques du pays, comme la déjà très prisée Maison Rouge, à Mopti. Côté transports, même si les distances à parcourir par la route peuvent s’avérer longues, le réseau principal, goudronné, est dans l’ensemble de bonne qualité. La priorité, désormais, est la rénovation et l’agrandissement de l’aéroport de Bamako, totalement obsolète, à tel point que l’IATA envisage son déclassement si rien n’est fait. Mais l’appel d’offres a été lancé, assurent les autorités. Le projet devrait être financé par les États-Unis dans le cadre du Millenium Challenge Account. La question des transports est d’autant plus importante que l’objectif du gouvernement malien est d’inscrire le pays comme une étape incontournable de futurs circuits multi-destinations en Afrique de l’Ouest. Ce développement d’un tourisme coordonné dans la sous-région fut d’ailleurs l’un des sujets de discussion abordé lors du Sitour, le salon du tourisme de Bamako dont la première édition s’est tenue du 17 au 19 octobre. L’un des principaux chantiers porte sur la création d’un visa unique, sur le modèle du visa de l’espace Schengen, qui serait valable dans l’ensemble des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). « Dans deux ans, ce sera fait », promet le ministre malien du Tourisme. Il faudra pour cela convaincre le Sénégal, accessible sans visa.

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