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« Le développement à l’international est notre priorité » : Frédéric Mazella, Président-fondateur de Blablacar

Le champion du covoiturage, BlaBlaCar, a récemment levé 73 millions d'euros pour financer sa stratégie mondiale. Son président-fondateur en partage les grandes lignes et n'exclut pas un rapprochement avec les professionnels du tourisme.

L'Écho touristique : Vous avez levé, cet été, 100 millions de dollars* pour poursuivre votre essor à l'international. Dans quels pays ?

Frédéric Mazzella : Notre précédent tour de table, de 7,5 M€, visait à répliquer notre succès français dans d'autres pays. La récente levée s'inscrit dans le prolongement de cette stratégie. Nous envisageons des pays comme la Turquie, le Brésil, l'Inde et des pays de l'Europe de l'Est telle la Hongrie.

 

Les États-Unis et la Chine ne sont pas dans vos marchés-cibles. Pourquoi ?

Aux États-Unis, parcourir un kilomètre en voiture coûte deux fois moins cher qu'en France. Et les villes sont souvent très éloignées. C'est un marché qui nous semble trop compliqué. S'agissant de la Chine, nous n'avons pas encore eu le temps de l'étudier.

 

Quelles sont les motivations principales des usagers de BlaBlaCar ?

Nous représentons un gain financier : un trajet Paris-Nantes coûte 25 €, contre 75 € en train, pour une réservation dans les derniers jours avant le départ. Nous avons aussi l'avantage de relier toutes les villes de France, ce qui peut représenter un important gain de temps. Un itinéraire de 2 h 30 en voiture peut demander quelques heures en train avec les correspondances.

 

Envisagez-vous de travailler avec des professionnels du voyage, afin d'activer un nouveau relais de croissance ?

Nous sommes déjà intégrés à des moteurs de recherche comme Kayak, KelBillet, Troc des Trains, ou encore Mappy. Des passerelles vont se créer, dans les prochaines années, entre les acteurs de l'économie collaborative et des entreprises traditionnelles du tourisme. Mais pour l'instant, nous mettons clairement l'accent sur la croissance de l'activité à l'international.

 

Votre modèle économique repose sur un modèle payant, activé en France seulement. Pourquoi ?

En France, nous facturons depuis 2011 des frais de mise en relation de 10 % à 11 %. Les prix n'ont pas augmenté pour autant, et les désistements ont chuté de 35 % à 3 %. Nous passons aussi en mode payant en Espagne. Il faut avoir une vraie place de marché avant d'abandonner la gratuité.

 

Quel est votre chiffre d'affaires ?

Nous avons réalisé plus de 10 M€ de chiffre d'affaires l'an passé. Notre activité double chaque année. Nous transportons un million de passagers par mois, soit plus que l'Eurostar.

 

Quand pensez-vous devenir rentable ?

La rentabilité est un choix. Notre levée de fonds est à l'américaine. Nous avons prouvé notre business model, nous nous développons à l'étranger. Et ensuite, nous chercherons la rentabilité. Les fonds qui nous accompagnent sont jeunes et peuvent, en théorie, soutenir des start-up pendant 8 ou 10 ans.

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