La Tunisie, un millefeuille culturel
Les très riches heures de l’histoire du pays lui donnent un phénoménal potentiel de développement dans le tourisme culturel. L’hébergement sur mesure haut de gamme émerge tout juste.
De la Tunisie, beaucoup de Français connaissent les plages, les plaisirs de la thalasso, parfois du golf, ou les joies du 4 x 4 dans le grand Sud. Mais peu sont familiers des trésors culturels du pays, hormis peut-être Carthage, Sidi Bou Saïd et Kairouan. Pourtant, le pays compte sept sites inscrits au patrimoine culturel mondial de l’Unesco : El Jem, la médina de Tunis, Carthage, Kerkouane, Kairouan, Sousse et Dougga. Et pour cause. La Tunisie a brassé les histoires de l’Europe, de l’Afrique, du Proche-Orient et de la Méditerranée. Les comptoirs phéniciens (le Liban actuel) ont vu naître l’Empire carthaginois avant d’être détruit par les Romains, eux-mêmes chassés par les Vandales, délogés par les Byzantins, balayés par plusieurs vagues de dynasties arabes venues de Syrie, d’Irak ou de Perse. Sans compter les incursions de pirates et corsaires, des Espagnols de Charles Quint, des Normands de Sicile, des Génois, des Berbères des montagnes ou des nomades d’Afrique. Pour finir, les Turcs ottomans puis les Français ont laissé de fortes empreintes. Autant de pages d’histoire qui ont donné naissance à un millefeuille de ruines et de monuments, principalement carthaginois, romains, arabes, ottomans et français, disséminés dans le pays. La composition de circuits culturels est donc ouverte à une infinité de combinaisons. D’autant que le gouvernement tunisien affiche une volonté d’aller dans ce sens. Les tour-opérateurs restent pourtant crispés sur un tourisme balnéaire industriel, et ils sont peu nombreux à s’intéresser au culturel. Seuls quelques spécialistes ne veulent pas bronzer idiot. L’apparition d’une belle hôtellerie de charme, encore embryonnaire, devrait valoriser la destination et favoriser cette nouvelle perspective.
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