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L’Europe de l’Est fait le plein

« Les TO sont unanimes : les « nouvelles frontières » de l’Europe ont profité à leurs affaires. Reste désormais aux 10 nouveaux pays de l’Union à améliorer leurs structures, pour transformer l’essai. »

Le 1er mai 2004, un coup de projecteur médiatique avait accompagné l’entrée des dix nouveaux pays dans l’Union européenne. Un an plus tard, les offices de tourisme (OT) assurent en avoir récolté les fruits : En mai 2004, les demandes d’informations ont explosé, se souvient Beata Bayer, directrice de l’OT de Hongrie à Paris. Notamment de la part des seniors, qui avaient encore un « rideau de fer » dans la tête, et qui ont été séduits par la nouvelle image de notre pays, mais aussi des jeunes, en raison des concours organisés par les écoles ou les universités. Au final, la Hongrie a séduit l’an dernier 83 000 Français de plus qu’en 2003. Il faut rappeler qu’en 2001, ils n’étaient que 180 000… ajoute Beata Bayer.

Marché émetteur ou réceptif, tout le monde en profite !

La République tchèque a battu un record absolu de fréquentation, frôlant la barre des 8 millions de touristes en 2004, soit une hausse de 19,4 % : c’est énorme !, enchérit Irena Blanchon, directrice de l’OT à Paris. Le marché français s’inscrit dans la tendance (88 500 visiteurs de plus qu’en 2003), et le marché britannique a carrément explosé avec l’arrivée des low cost.

La Pologne a aussi profité du contexte : après un cycle baissier (les chiffres de 2002 étaient en recul de 28 % par rapport à 1997), elle affiche pour 2004 une hausse moyenne de 4,2 %, qui dissimule une forte chute des marchés de l’Est et une belle progression de l’Europe occidentale. Car l’entrée dans l’UE s’est accompagnée d’un glissement des marchés naturels des différents pays, pour le tourisme émetteur comme pour le réceptif.

En France, les compagnies de bateaux mouches parisiens ont ainsi vécu un fort joli printemps 2004, avec des autocars entiers en provenance des pays de l’Est : La suppression des visas a constitué un appel d’air, explique-t-on chez les réceptifs. A l’inverse, une carte d’identité suffit désormais pour se rendre en Pologne, rappelle Bartlomiej Walas, directeur de l’OT de Pologne à Paris. Les Allemands se sont précipités : appels aux services des radios taxi et séances chez le coiffeur pour les frontaliers, cures thermales et autres traitements médicaux ou dentaires pour les autres. Car tout est deux fois moins cher qu’en Allemagne…

L’arrivée des low cost liée à l’ouverture du ciel, la simplification des formalités administratives et la compétitivité des prix expliquent le succès de cette année 2004, poursuit Bartlomiej Walas, qui fait remarquer que l’adhésion s’est toutefois traduite également par des contraintes supplémentaires. En Pologne, les hôtels ont ainsi brutalement appliqué une TVA de 19,6 % alors que les TO avaient déjà sorti leurs brochures…

Gros point noir : le manque de capacités hôtelières

L’analyse vaut pour tous les nouveaux pays de l’Union, même si des statistiques récemment publiées démontrent que l’envol du trafic aérien n’a pas attendu mai 2004 : des progressions importantes en nombre de passagers ont été observées en Slovaquie (+25,9%) entre 2002 et 2003, de même qu’en République tchèque, en Estonie et en Lituanie : l’Europe, ça se prépare ! Et de fait, pour les nouveaux entrants, l’entrée dans l’Union a été précédée d’une période effervescente. L’arrivée des grandes chaînes hôtelières, par exemple, date du début des années 2000. Dans les Pays baltes, en Slovaquie et en Slovénie, les capacités restent cependant limitées, alors que les demandes augmentent considérablement, note Hana Homolova, directrice du voyagiste Amslav. Elle estime en revanche que Prague et Budapest, et dans une moindre mesure Varsovie et Cracovie, offrent toute la gamme d’hébergements. Pour les villes stars de la région, qui concentrent toujours la majorité des demandes et des infrastructures, 2004 s’apparente à une deuxième renaissance, quinze ans après celle qui avait accompagné la chute du mur de Berlin, en 1989. Il y a eu de nombreuses ouvertures au début des années 2000, mais on nous signale à nouveau des pénuries à Budapest en saison, notamment pour l’hôtellerie bon marché, remarque Beata Bayer, à l’OT de Hongrie. Pourtant, la capacité hôtelière de la ville a augmenté de 300 % par rapport à 1990 !

L’évolution est identique à Prague, Budapest, Varsovie, Cracovie et même Tallinn, avec une présence importante des chaînes sur le segment des 4-5b et des projets annoncés en 1 ou 2b. Pour les nouveaux entrants, l’heure est donc au développement, soutenu par des fonds européens structurels (aéroports en Hongrie, hôtels en Bohême, en Moldavie ou à Riga, nouveau terminal à l’aéroport de Vilnius…). Rendez-vous dans cinq ans !

Grands classiques, sur mesure… les TO s’adaptent

Autre changement notable : dans les années quatre-vingt-dix, un voyage en Europe de l’Est constituait une aventure ; aujourd’hui, nos compatriotes s’y rendent en voiture. De nombreux Français partent en camping-car dans les Pays baltes, témoigne Sophie Chergui, responsable du tourisme à l’Ambassade parisienne de la Lituanie.

Voyages individuels pour les uns, low cost et nuits d’hôtels réservées sur Internet pour les autres… Les TO feraient-ils les frais du contexte ? Pas du tout, répondent-ils en choeur. Et Sylvie Nahon, directrice de production d’Euro Pauli, se réjouit d’une jolie progression des ventes l’an dernier, en passe de se reproduire cette année. En vedette, toujours les grands classiques (circuits 3 capitales, week-ends à thème), mais aussi les programmes sur mesure. Nous nous sommes adaptés, et nous proposons des week-ends construits avec des vols low cost.

Surtout, nous prenons des engagements, aériens et hôteliers, sur nos axes phares, explique aussi Bruno Gallois, DG de Marsans/ Transtours. Une démarche industrielle commune à de nombreux TO (spécialistes, groupistes, autocaristes…) qui profite surtout à la République tchèque (vols affrétés de Paris mais aussi des régions) ainsi qu’à Chypre, qui a également rencontré un bon succès l’an dernier. Seuls les chiffres de Malte sont plus modestes, comme pour rappeler qu’une adhésion à l’Union européenne ne fait pas tout !

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