Jet tours dans l’impasse ?

Les chiffres décevants de Jet tours pour le premier semestre de son exercice 2007 sonnent-ils le glas de la stratégie de montée en gamme du TO ? Il est trop tôt pour le dire mais il est certain que l’hiver dernier, le voyagiste a enregistré une contre-performance (la première depuis longtemps), avec un nombre de clients en recul de 14 %. Certes, son chiffre d’affaires ne diminue que de 2,9 %, grâce à une belle progression du panier moyen. Mais, en bout de course, les bénéfices seront-ils au rendez-vous ?

Plus inquiétant, le recul se confirme cet été. La montée en gamme, aussi légitime soit-elle sur le papier, n’a semble-t-il pas été totalement comprise, par une partie des clients mais surtout par les prescripteurs, à savoir les agences. Nombre d’entre elles, en particulier celles qui arborent l’enseigne Jet tours, avaient pourtant fait part de leur désarroi il y a quelques mois, notamment lorsque le TO décida d’abandonner sa brochure d’hôtels-clubs Eldorador, alors même que cette gamme génère 25 % du chiffre d’affaires. Pas étonnant du coup que Jet tours ait, en catastrophe, pris la décision de rééditer ce catalogue en mai, histoire de sauver les meubles. Dans ce contexte, le départ récent du directeur commercial Mathieu Carbonell sonne comme l’aveu d’un manque d’explications, voire d’un manque d’écoute de la distribution.

Les difficultés actuelles rappellent aussi combien il est difficile de vendre des prestations haut de gamme, qui nécessitent une qualité particulière de service, dans les agences traditionnelles. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la plupart des spécialistes des voyages haut de gamme se vendent en direct, ou ont fait le choix d’une distribution ciblée. Nul doute que Laurence Berman-Clément, la directrice de Jet tours, va devoir s’attacher elle aussi à réfléchir à la politique la plus en adéquation avec le nouveau positionnement du TO. Jet tours a-t-il notamment encore intérêt à être revendu dans 5 000 agences françaises ? En coulisses, on parle aussi d’une boutique parisienne en propre, arborant la très chic marque Secrets. Le chantier s’annonce tout aussi important que celui, presque achevé, de la refonte de la production.