Jérusalem : la violence monte encore d’un cran
Alors que la ville connaît depuis un mois une inquiétante flambée de violence, une attaque terroriste contre une synagogue a fait ce mardi matin au moins quatre morts parmi les fidèles. Les voyages touristiques restent toutefois possibles à ce stade.
L’inquiétude grandit à Jérusalem, où le cycle de violence ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce mardi matin, une synagogue du quartier ultra-orthodoxe juif de Har Nof a été attaquée par deux hommes armés, qui ont tué au moins quatre fidèles et en ont blessé six autres, avant d’être abattus par la police. Les deux auteurs sont Palestiniens, originaires des quartiers arabes de Jérusalem-Est.
Plusieurs attaques à la voiture bélier dans des stations de tramway
Cette attaque, qualifiée d’attentat terroriste, est la plus meurtrière depuis plusieurs années dans la ville sainte. D’après le groupe terroriste Hamas, elle est une "réponse au meurtre du martyr Youssef Ramouni", un conducteur de bus palestinien retrouvé pendu lundi dans son véhicule à Jérusalem-Ouest. La police israélienne parle de son côté d'un suicide.
L’attentat marque en tout cas un nouveau cran dans la flambée de violence qui touche la ville. Depuis fin octobre, les émeutes sont devenues régulières dans plusieurs localités de Jérusalem-Est, en réponse notamment à la poursuite de la construction de nouvelles colonies juives dans cette partie de la ville à majorité arabe. Des attentats à la voiture bélier dans des stations de tramway se sont également produits les 22 octobre et 5 novembre derniers, causant la mort de plusieurs personnes.
La Quai d'Orsay ne déconseille pas les voyages à Jérusalem
Dans ce contexte, le Quai d’Orsay n’appelle pas pour l’instant à cesser les voyages à Jérusalem. Dans ses conseils aux voyageurs, le ministère recommande toutefois d’"éviter les transports en commun (bus, tramway) et tout attroupement, de se renseigner sur la situation en vieille ville et de rester vigilant en toutes circonstances".
Il indique également que "les déploiements policiers deviennent rapidement importants et les accès à la vieille ville peuvent être fermés. Les visites dans la vieille ville le vendredi après-midi, moment des prières, sont vivement déconseillées." Début novembre, l’esplanade des Mosquées, lieu saint de l’Islam au cœur de la vieille ville, a dû être temporairement fermée suite à de violents accrochages entre juifs d’extrême-droite et musulmans.
Terre entière évite l'esplanade des Mosquées
Le tour-opérateur Terre entière, spécialiste des pèlerinages en Terre sainte, et qui tient à jour sur son site Internet une page dédiée à la sécurité des voyages dans cette région, indiquait le 3 novembre qu’il préférait "jusqu’à nouvel ordre" ne plus conduire ses clients sur l’esplanade des Mosquées. Le 6 novembre, il estimait néanmoins que "les pèlerinages peuvent actuellement – et très probablement dans les mois à venir – se dérouler dans de parfaites conditions de paix et de sérénité".
Dans une mise à jour publiée ce mardi, le TO fait savoir que ses "quatre voyages et pèlerinages actuellement sur place se déroulent très bien, mais nous sommes particulièrement en contact avec l'un des groupes accompagné par un diacre et un rabbin". Il rappelle également que la synagogue attaquée se trouve à "environ 8 kilomètres de la vieille ville de Jérusalem".
