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Incendies en Grèce : « le plus important, c’est la communication » (N. Ivaldi/Héliades)

En Grèce, la bataille estivale contre les incendies a démarré. Nicolas Ivaldi, le directeur général d’Héliades, nous explique comment les feux impactent l’attractivité de la destination.

L’Echo touristique : La saison des incendies a malheureusement commencé en Grèce. Comment réagissez-vous, à la veille du premier grand départ en vacances de l’été ?

Nicolas Ivaldi : La difficulté, avec les incendies, c’est qu’ils sont impossibles à anticiper. En Grèce, comme en France ou ailleurs, en saison sèche, ils peuvent se déclencher à tout moment et partout. Il est donc complexe, pour un tour-opérateur, de mettre en place des process spécifiques pour répondre à cette problématique. Notre levier principal pour gérer au mieux ces situations, c’est de nous appuyer sur un réceptif omniprésent et omnipotent sur la destination.

Les agences de voyages s’inquiètent face à ces actualités ?

Nicolas Ivaldi : Depuis ce matin, le téléphone ne fait que sonner, et c’est bien normal. Les gens ont en mémoire les images des touristes, avec leurs valises, sur les plages de Rhodes en 2023. Cela nous oblige à réagir vite, à communiquer efficacement. Le plus important, c’est la communication. Ceux qui ont des clients en partance ce week-end ont besoin d’informations. Donc, nous leur apportons, en nous appuyant sur les remontées de notre réceptif.

Vos opérations sont impactées ?

Nicolas Ivaldi : Pour l’instant, nous n’avons pas eu de situation spécifique à gérer. Les incendies n’ont pas touché des zones dans lesquelles nous avons des prestations. C’est d’ailleurs ce qu’on explique à nos clients. La Grèce, c’est grand comme la France. Certains s’inquiètent pour cet incendie en Crète alors qu’ils vont séjourner à Corfou. Les agents sont aussi préoccupés par les questions de re-protection, de cas de force majeure, etc. Nous sommes très souvent confrontés à ces situations, d’où l’importance de communiquer rapidement et précisément.

Le début d’année a été très bon, mais, depuis le 15 mai, le marché est très prudent

On imagine que les incendies impactent les prises de commandes…

Nicolas Ivaldi : Paradoxalement, les incendies n’ont, pour l’instant, aucune incidence sur la prise de commande. Mais j’imagine que les réservations de dernière minute seront concernées. Il y avait même un semblant de reprise depuis une semaine.

La destination était au ralenti ?

Nicolas Ivaldi : Le début d’année a été très bon, mais, depuis le 15 mai, le marché est très prudent. Il faut dire que la Grèce n’a pas été épargnée, entre les séismes de Santorin, le prix de l’aérien, le contexte géopolitique international et, aujourd’hui, les grèves dans l’aérien, qui vont beaucoup plus impacter les dernières minutes que les incendies. Aujourd’hui, l’été reste très mou. Nous misons aussi sur la dernière minute pour l’arrière-saison. Mais ça ne sera pas une année spectaculaire en Grèce.

La faute, aussi, à la concurrence dans le bassin méditerranéen ?

Nicolas Ivaldi : La faute, surtout, au prix de l’aérien selon moi. Ce printemps, il fallait compter entre 600 et 700 euros pour un Paris/Santorin. C’est excessif, on est quasiment sur le prix d’un long-courrier. Le contexte économique est tendu, les clients regardent à deux fois avant de consommer. En plus, la Grèce a instauré la « taxe de résilience climatique » et même la taxe pour les croisiéristes depuis quelques jours. Tout ça alourdit le budget des vacances, ce n’est pas anodin pour une famille. La Grèce doit veiller à ne pas avoir trop d’ambitions sur la hausse des prix. Sinon, c’est sûr que la destination perdra en compétitivité face à d’autres destinations méditerranéennes sur le retour. Même si le prix ne fait pas tout.

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