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« Le prix de l’aérien vers la Grèce peut décourager des clients » – Nicolas Ivaldi (Héliades)

Engagé dans une stratégie de diversification, Héliades demeure le grand spécialiste de la Grèce. Entretien avec Nicolas Ivaldi, son directeur général.

L’Echo touristique : La Grèce vient d’augmenter drastiquement sa « taxe de résilience climatique ». Est-ce une menace pour l’attractivité de la destination ?

Nicolas Ivaldi : Cette taxe de séjour qui n’en porte pas le nom n’est pas collectée par nos soins, puisque les clients la paient directement à destination. Pour ceux qui séjourneront dans un 5*, c’est vrai que le facture va rapidement s’alourdir (15 euros par personne et par nuit en haute saison). Nous avons communiqué autour de ces hausses auprès de nos partenaires de la distribution. Mais je ne pense pas que les taxes deviennent un frein pour la destination. En revanche, le prix de l’aérien pourrait finir par décourager des clients.

L’inflation ne ralentit pas en Grèce ?

Nicolas Ivaldi : Sur la partie terrestre, qui a été pointée du doigt, la hausse des prix s’est stabilisée. Mais, pour le moment, le prix de l’aérien est vraiment très élevé. A la mi-décembre, un vol pour un séjour en Grèce au printemps pouvait coûter jusqu’à 700 euros. A ce prix-là, certaines destinations long-courriers deviennent accessibles. Les clients finiront par opérer cette bascule si cette inflation n’est pas contenue. Mais nous avons déjà observé ce phénomène, et les prix baisseront si les ventes ne démarrent pas convenablement.

Avec 40 000 clients par an, la Grèce reste la destination principale d’Héliades.

Ce risque sur la Grèce ne doit pas être idéal pour Héliades, spécialiste de la destination…

Nicolas Ivaldi : La Grèce demeure l’une des destinations favorites du marché hexagonal, et c’est très bien pour nous. Donc nous ne sommes pas pessimistes, mais je reste prudent.

Avec 40 000 clients par an, la Grèce reste la destination principale d’Héliades. Elle représente 55% de notre volume d’affaires, qui atteint 60,5 millions d’euros en 2024. Je ne communiquerai pas de chiffres précis, mais nous serons très rentables au moment de boucler les bilans, en partie grâce à la destination Grèce. D’ailleurs, nous misons toujours beaucoup dessus, comme le prouve notre dernière brochure qui regroupe une offre largement repensée.

Des nouveautés sortent du lot ?

Nicolas Ivaldi : Au global, 40% des produits référencés sont des nouveautés. Cs trois dernières années, 70% de la production d’Héliades a été repensée. Le marché nous reprochait parfois de n’avoir que des adresses classiques, efficaces mais sans surprise. Nous avons donc ajouté des boutiques-hôtels, des adresses cocooning, des clubs familiaux… Le tout pour, notamment, allonger la durée de séjour, désormais à 9 nuits, contre 7 avec des charters. Nous avons aussi étoffé notre offre de croisières. En plus de notre partenariat habituel avec Celestyal Cruises, nous programmons Perles de la Méditerranée, une croisière opérée par MSC Croisières.

Héliades ne propose plus de vols charters ?

Nicolas Ivaldi : Si, bien sûr, nous ne pouvons pas nous en passer. Nous relierons la Grèce et la Crète depuis Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille ou encore Nantes. Mais ça n’est plus notre cœur de métier comme à l’époque. Le package dynamique prend de plus en plus de place et notre modèle économique repose désormais sur un mix entre les séjours (clubs compris), qui pèsent pour 60% de notre activité, et notre service à-la carte.

Le à-la carte, c’est toujours le principal levier de croissance pour Héliades ?

Nicolas Ivaldi : C’est une évidence. Depuis le lancement de Travel Explorer, nous sommes de plus en plus performants sur ce segment. C’est l’outil idoine pour la Grèce. Il permet de réaliser des combinés d’îles assez techniques à une vitesse folle. La distribution, et c’est normal, a eu besoin d’une période de prise en main, mais la désormais adoptée. C’est un outil très puissant qui nous permet d’augmenter ces ventes très contributrices tout en réaffirmant au marché qu’Héliades est le spécialiste incontournable de la Grèce.

La concurrence est toujours très forte en Grèce…

Nicolas Ivaldi : Oui, et ça nous oblige à toujours innover, ce que facilite Travel Explorer. Par exemple, l’une de nos forces, c’est notre offre dans les îles moins connues : les Sporades, les Ioniennes, les Saroniques… Ce sont des voyages magnifiques, et la demande augmente significativement. Nous entretenons toujours un lien très fort avec nos réceptifs, dans chaque bassin géographique du pays, ce qui nous permet d’être à jour sur toutes les nouveautés et tendances. Cette proximité avec le terrain est très précieuse pour nous démarquer.

Héliades ne se limite plus à la Grèce. Quels sont vos autres axes structurants ?

Nicolas Ivaldi : Au risque de me répéter, le gros succès de l’année 2024, c’est Travel Explorer. Mais nous sommes aussi très satisfaits de nos produits au Cap-Vert. Le renforcement annoncé des liaisons aériennes inter-îles va d’ailleurs nous permettre de proposer une véritable offre à la carte sur cette destination. Nous avons aussi « performé » sur le Mexique, et c’est une satisfaction personnelle, car j’ai une affection particulière pour cette destination. Héliades a réussi a devenir incontournable au Mexique, et c’est inattendu. 

Avez-vous un premier aperçu du niveau des ventes pour 2025 ?

Nicolas Ivaldi : La saison commence plutôt bien, notamment en ce qui concerne les quatre premiers mois de l’année. Mais nous n’avons pas vraiment commencé à vendre l’été. Le marché, très dynamique à la mi-décembre, s’est un peu mis en sommeil pendant les fêtes de fin d’année. Depuis, il est encore atone. Mais nous saurons l’animer s’il ne démarre pas naturellement. L’année 2025 sera chargée. Nous lancerons de nouvelles destinations, à commencer par les Bahamas, que je peux déjà officialiser. Et Héliades va poursuivre sa transformation. L’entreprise d’aujourd’hui n’est pas la même que celle d’il y a cinq ans. Nous avons beaucoup travaillé sur la marque, sur ce qu’on fabrique, la façon dont on le vend ou dont on s’adresse aux agences. Cette refonte nous a fait énormément de bien.

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