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Alexis Gardy (Belambra) : « La tendance est très bonne, mais fragile »

Belambra vient de boucler une année 2024 solide selon Alexis Gardy, son président. Si la saison hivernale s’annonce prometteuse, le spécialiste des clubs de vacances se montre toutefois très prudent.

L’Echo touristique : Belambra termine l’exercice 2024 avec un chiffre d’affaires d’environ 250 millions d’euros. C’est conforme à vos objectifs ?

Alexis Gardy : Nous terminons une année sur une belle dynamique, et nous en sommes très satisfaits. Nous avons attiré 460 000 clients en 2024. Cela confirme que nous sommes en train de réussir notre transformation. La segmentation de notre offre, l’investissement sur le produit, la refonte des systèmes… tout ceci commence à porter ses fruits. Surtout, nous avons connu une année qu’on pourrait qualifier de « régulière », sans trop d’imprévus. Et c’est important, car notre métier n’aime pas tellement les à-coups. Et puis nous avons été gâtés par la météo pour les dernières vacances de Noël. Un élément extérieur qui nous est favorable, c’est devenu rare, ces dernières années. Il faut savoir s’en réjouir.

Vos clubs ont fait le plein pendant cette période ?

Alexis Gardy : Nos clubs ont attiré mais je pense que l’ensemble des professionnels de la montagne ont vécu une belle fin d’année. Cela résulte de la météo, bien sûr, avec un mélange de neige et de soleil en montagne. Mais cela tient aussi du calendrier, qui était très favorable avec le 25 et le 31 décembre positionnés en milieu de semaine, ce qui a donné lieu à une pause plus longue qu’à l’accoutumée. Une pause pendant laquelle les touristes, y compris européens et internationaux, se sont précipités dans les massifs. Cela démontre, une nouvelle fois, l’excellente qualité du produit « Montagne » en France, et encore plus l’hiver.

La montagne prend-elle une place croissante dans votre activité ?

Alexis Gardy : La montagne, été comme hiver, représente un gros tiers de notre chiffre d’affaires. Là encore, c’est le résultat de notre stratégie et notamment de nos récents investissements. Les produits de Flaine et des Deux Alpes jouent pleinement leur rôle de moteur pour la croissance en 2024. Ces sites nous permettent par ailleurs de rééquilibrer le portefeuille entre les deux saisons. Désormais, nous ouvrons certains de nos clubs de montagne plus longtemps l’été, notamment aux Saisies. Le but étant d’attirer une clientèle différente sur les ailes de saison, et ainsi de renforcer notre positionnement sur le marché.

Vous attirez également davantage de clients étrangers. Pourquoi ces clients vous intéressent-ils ?

Alexis Gardy : Ce sont des clientèles intéressantes car elles sont à la recherche d’un produit club complet dans les montagnes françaises, qu’il s’agisse des clientèles habituées (Royaume-Uni, Benelux) ou de nouveaux marchés (Israël). Elles nous permettent d’homogénéiser le remplissage de nos clubs sur d’autres périodes, mais aussi d’engager nos équipes sur toute une saison. Et, bien sûr, ce sont des clientèles qui ont une forte appétence pour le ski pur et dur.

Anticiper ses vacances redevient le meilleur plan possible.

Des ouvertures, dans les Alpes ou ailleurs, sont-elles au programme ?

Alexis Gardy : Pour l’instant, nous n’avons pas d’annonce spécifique à faire concernant de nouvelles ouvertures. Ce qui ne nous empêche pas d’investir pour améliorer la qualité de nos produits. En 2025, nous rénoverons un bâtiment complet du Belambra des Saisies, soit 45 chambres totalement neuves. Aux 2 Alpes, nous remettrons à neuf les 20 dernières chambres qui ne l’ont pas été. Nous poursuivrons cette stratégie d’investissements ciblés dans les années à venir.

Comment se profile l’exercice 2025 ?

Alexis Gardy : Notre expérience nous incite à être prudents pour 2025. C’est une année qui sera compliquée : le contexte international est particulièrement tendu, et le climat politique en France créé beaucoup d’incertitudes. L’impact de ce que nous vivons, sur l’état d’esprit de nos clients mais aussi sur les conséquences des choix qui seront faits sur le modèle économique d’une entreprise (charges, nouveaux impôts…), est encore flou. D’où cette prudence qui nous anime. Par exemple, la tendance est très bonne pour la saison hivernale. Mais elle peut s’arrêter du jour au lendemain, nous l’avons déjà vécu.

Avec ce contexte global, les ventes de dernière minute sont toujours majoritaires ?

Alexis Gardy : Malgré tout ce que nous venons de dire, le marché semble retrouver un comportement plus conforme à ce que nous connaissions avant la crise sanitaire. Même si, ces trois dernières, il faut reconnaître que de nombreux facteurs extérieurs ont bouleversé les comportements d’achat de nos clients. Mais justement, face à cette instabilité chronique, j’ai le sentiment qu’ils reprennent le réflexe d’anticiper leurs achats. Cela montre qu’anticiper ses vacances redevient le meilleur plan possible. C’est le moyen le plus sûr d’avoir le produit qu’on veut au prix le plus intéressant.

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