Ryanair : un verre de trop à 15 000 euros
Après qu’un passager ivre a forcé un vol Ryanair à se dérouter, la compagnie à bas coûts partage le détail de la facture et appelle à une régulation européenne sur la consommation d’alcool dans les aéroports.
Un vol Dublin-Lanzarote transformé en escale inattendue à Porto, une facture salée de plus de 15 000 euros, des poursuites judiciaires et un appel aux autorités européennes pour réguler la vente d’alcool dans les aéroports : Ryanair ne décolère pas après un incident survenu le 9 avril 2024.
Ce jour-là, un passager fortement alcoolisé a causé un tel trouble à bord que le vol FR2345 a dû se poser d’urgence à Porto. La sécurité des 160 passagers et des six membres d’équipage étant en jeu, la décision a été prise de débarquer l’individu, qui a été immédiatement arrêté par la police locale.
Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là. En raison des restrictions sur les heures de travail du personnel navigant, l’équipage et les passagers ont été contraints de passer la nuit à Porto. Ryanair a pris en charge les frais de logement, de repas et de logistique pour assurer la poursuite du voyage vers Lanzarote le lendemain. Parallèlement, un avion et un équipage de remplacement ont dû être mobilisés pour le vol retour prévu.
Une facture qui s’envole
Plus tard, la compagnie low cost a annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires devant la justice irlandaise pour réclamer plus de 15 000 euros de dommages et intérêts. Et dans un communiqué publié le 13 janvier, Ryanair a détaillé les coûts liés à l’incident :
- Carburant supplémentaire : 800 €
- Hébergement des passagers et équipages : 7 000 €
- Frais d’atterrissage et de manutention à Porto : 2 500 €
- Perte des ventes à bord : 750 €
- Coûts de remplacement de l’équipage : 1 800 €
- Frais juridiques au Portugal : 2 500 €
- Total : 15 350 €
Un appel à une régulation européenne
Dans ce même communiqué, la compagnie pointe du doigt les pratiques des aéroports européens en matière de vente d’alcool. « Aucun de ces coûts n’aurait été engagé si ce passager perturbateur n’avait pas forcé l’avion à se détourner pour protéger la sécurité de tous à bord », explique Ryanair.
Elle déplore une consommation excessive d’alcool par certains passagers dans les zones d’embarquement, notamment lors des retards, et appelle l’Union européenne à agir. La compagnie low cost suggère une limite à deux boissons alcoolisées par passager en utilisant les cartes d’embarquement comme un moyen de contrôle, à l’image de la gestion des achats en duty free.
« Les compagnies aériennes, comme Ryanair, restreignent et limitent déjà la vente d’alcool à bord de leurs avions, en particulier dans les cas de passagers ayant un comportement inapproprié. Cependant, lors des retards de vol, les passagers consomment de l’alcool en excès dans les aéroports sans aucune limite d’achat ou de consommation. Nous ne comprenons pas pourquoi les passagers dans les aéroports ne sont pas limités à deux boissons alcoolisées », souligne la low cost.
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