Haïti ravagée, la Rép’ dom épargnée
Le séisme a touché un pays quasi-ignoré de l’industrie touristique, évitant au contraire sa voisine dominicaine, très fréquentée.
Malaise à bord des navires de Royal Caribbean. Alors que le bilan du séisme qui a frappé Port-au-Prince le 13 janvier ne cesse de s’aggraver, la compagnie de croisière américaine a décidé de maintenir ses escales sur l’île haïtienne de Labadee, située à une centaine de kilomètres de la zone ravagée. Ses dirigeants se sont défendus en répondant que ses navires transportent aussi de l’aide alimentaire et en promettant des dons d’au moins un million de dollars. Dans la région caribéenne, si l’activité touristique se poursuit, les professionnels du tourisme essaient donc de trouver le moyen de la combiner avec la solidarité. La République dominicaine, où le séisme n’a pas eu de conséquences, s’est ainsi transformée partiellement en base arrière aérienne. Pour remplacer son vol direct entre Paris et Port-au-Prince, Air Caraïbes, par exemple, fait atterrir son avion à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, puis propose, notamment pour l’acheminement du fret et du personnel humanitaire, une liaison vers Saint-Domingue, d’où partent des bus vers Haïti. Un dispositif qui restera en vigueur jusqu’au 2 février au moins. La compagnie promet de reprendre ses vols vers Port-au-Prince dès la réouverture de l’aéroport, y compris, à terme, les transatlantiques au départ de Paris. Les touristes, de leur côté, semblent n’avoir pas renoncé à leurs projets de voyage en République dominicaine. « Nous ne mesurons aucun effet du séisme sur les départs ou les réservations », confirme Bruno Gallois, PDG de Marsans. L’Organisation mondiale du tourisme ne s’attend d’ailleurs pas à une baisse de l’activité dans la région. Mais Haïti en profitera-t-elle aussi ?
