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Crise de gouvernance : Air Mauritius s’enfonce dans la crise

Entre jeu de chaises musicales intenses à la direction et difficultés économiques, la compagnie nationale mauricienne commence l’année 2025 au bord du précipice.

Le feuilleton de la survie se poursuit chez Air Mauritius, compagnie nationale mauricienne en proie à une intense crise de gouvernance, économique et opérationnelle ces derniers mois. La nouvelle équipe dirigeante, établie après les élections législatives de fin 2024 et composée de Kremchand Beegoo (président), Sameer Baichoo (directeur des opérations) et Charles Cartier (directeur général), rencontre déjà l’hostilité des salariés. 

L’une des mesures les plus contestées concerne la prime de fin d’année, réduite à 1000 roupies mauriciennes (environ 20 euros), provoquant colère et frustration du côté des départements techniques, comme le relève lemauricien.com. De son côté, la direction de la compagnie à la dérive appelle le gouvernement à une injection de fonds urgente pour assurer la continuité des opérations du transporteur, dans un contexte où les rumeurs de difficultés de paiements aux fournisseurs, notamment aux agences de voyages, se font de plus en plus pressantes. 

Vers des retours d’André Viljoen et Laurent Recoura ?

D’autant qu’un illisible jeu de chaises musicales continuent de se jouer à la tête de la compagnie, qui, au-delà de son président, directeur général et autre directeur des opérations, n’a actuellement pas de CEO désigné. Alors que le nom de Dass Thomas a été indiqué par le Premier ministre Navin Ramgoolam récemment, la presse locale évoque aussi ces derniers jours le retour d’André Viljoen, Sud-Africain déjà CEO d’Air Mauritius entre 2010 et 2015. 

Autre rumeur agitant la presse mauricienne ces derniers jours : un retour de l’ancien Chief commercial officer de la compagnie aérienne, le Français Laurent Recoura, suspendu puis démissionnaire à l’été 2024. L’ex-dirigeant avait alors expliqué avoir été victime « d’une lutte politique », et qu’à Air Mauritius, « les étrangers se font broyer par le système ». D’après lexpress.mu, Laurent Recoura aurait déjà obtenu pour son retour le feu vert des membres du conseil d’administration. 

Climat délétère

En fin d’année 2024, les employés de la compagnie nationale de Maurice avaient adressé à leurs députés une lettre ouverte faisant part de licenciements abusifs et d’abus d’autorité. Le but : dénoncer « une série de dysfonctionnements internes, marqués par des abus de pouvoir et des pratiques de favoritisme qui ont été la marque de fabrique sous la gouvernance déviante de l’ex-gouvernement », pouvait-on y lire. La lettre faisait suite à une série de démissions ou de licenciements au sein de l’état-major de la compagnie, et d’un climat délétère au sein des effectifs.  

De manière plus générale, la compagnie mauricienne a vu s’enchaîner les turbulences opérationnelles et les luttes de clan managériales ces derniers mois : bataille politique intense, départ précipité de Philippe Brieu (ancien directeur France, Europe et Amérique du Nord), suspension de Laurent Recoura (Chief Commercial Officer), séries de pannes d’appareils, retards, annulations et autres pertes de bagages récurrentes. 

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