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Comment voyagent les Français

L’élévation du niveau de vie ces dix dernières années conduit nos compatriotes à être de plus en plus ambitieux dans le choix de leurs vacances. En même temps, le nombre de personnes ayant les moyens d’accéder au voyage de ses rêves se réduit. Un vrai casse-tête pour les professionnels.

Qui sera le voyageur de demain ? C’est la question que se posent en permanence les opérateurs du tourisme pour rester dans la course. Institutionnels et grandes entreprises ont les yeux rivés sur les études statistiques afin d’anticiper les nouvelles tendances et adapter leur offre à la demande le plus rapidement possible. Ski France et l’Association des maires des stations classées et communes touristiques ont par exemple commandé un sondage à TNS sur les nouvelles tendances de consommation touristique des Français. Le ministère délégué au Tourisme vient de publier son bilan annuel sur les comportements touristiques des Français en 2006. De son côté, Center Parcs a fait plancher des sociologues sur les valeurs montantes en Europe de l’Ouest. Et Amadeus sort une grande enquête sur les tendances de voyages dans le monde en 2020.

Ces études permettent de dessiner non pas un, mais plusieurs profils du touriste français d’aujourd’hui et de demain. Premier constat, ce sont toujours les mêmes personnes qui partent. Le ministère du Tourisme note une augmentation de 4,1 % de séjours personnels entre avril et septembre 2006 par rapport à 2005, alors que le nombre de vacanciers reste stable (65,7 % des Français sont partis en vacances l’an dernier). De même, si le nombre de nos compatriotes voyageant à l’étranger est en baisse (17 % au lieu de 17,4 % en 2005), ceux qui voyagent le font de plus en plus souvent. Ils sont à l’origine de 400 000 séjours supplémentaires par rapport à l’été 2005.

L’effet des 35 heures

Deuxième constat, la tendance aux courts séjours se confirme, sous l’effet, entre autres, des 35 heures et des compagnies low cost. Selon TNS, 53 % des Français sont partis en court séjour en 2006, contre 50 % en 2001. Avec pour conséquence, dans certains cas, l’éclatement des budgets. Car la question financière reste cruciale. Toujours selon TNS, le poste vacances est de plus en plus soumis aux aléas du foyer. Les vacances sont sacrifiées en premier lieu en cas de restriction budgétaire, mais elles sont aussi privilégiées dès une rentrée d’argent.

Les ménages, qui doivent supporter des coûts fixes croissants (Internet, téléphone, TV, remboursement de crédit immobilier) sont incités du coup à rechercher les premiers prix pour leurs voyages. Mais paradoxalement, leur exigence de qualité ne cesse de croître, même pour les petits budgets. Les campings équipés de bungalows et mobil-homes ont ainsi vu leurs nuitées progresser de 13 % en 2006. L’enquête d’Amadeus va même plus loin, en affirmant que l’obsession des médias pour la richesse et la célébrité conduit les voyageurs à des aspirations plus ambitieuses. De nombreux consommateurs prétendent à un service premium à des prix abordables (…). Les déplacements internationaux ne sont plus l’exclusivité des riches, et sont considérés comme un droit plutôt qu’un luxe, explique le GDS. Selon TNS, 55 % des Français se disent toutefois prêts à payer plus cher une formule sur mesure, personnalisée, adaptée à leur envie (+9 points/2001). Et certains préfèrent ne partir qu’une fois tous les deux ans, mais s’offrir un beau voyage.

Du frisson dans le cocon

Les choix de vacances reflètent aussi les valeurs montantes. Selon Center Parcs, le cocooning (tendance à rester chez soi ou à rechercher un environnement comme à la maison) se confirme. Les Européens sont également à la recherche de sensations (voyages aventure, Spas) tout en privilégiant leur santé (62 % des Français recherchent la détente et le repos, selon TNS). Les voyages doivent aussi faire preuve d’authenticité (bois, nature…) et de praticité (facilité d’accès et de transport). Enfin, le besoin de connectivité ne doit pas être négligé. Les voyageurs, inquiets quant à la sûreté veulent rester reliés à leur famille ou à leurs amis, au moyen des nouvelles technologies. A ces valeurs, il faut enfin ajouter les préoccupations nouvelles liées à l’environnement relevées par Amadeus, qui précise cependant que la plupart des voyageurs de 2020 choisiront l’option éthique seulement si elle ne leur coûte rien sur le plan personnel !

Côté réservation, Internet tient bien sûr une place de plus en plus importante. Selon le ministère du Tourisme, les agences de voyages traditionnelles ne vendent plus que 45 % des voyages à forfait (20 à 25 % étant commercialisé via Internet et le reste en vente directe et dans les hypermarchés). Là encore, la recherche du petit prix, et une décision de plus en plus tardive, jouent en faveur du web. Les distributeurs auront cependant un rôle à jouer auprès du touriste de 2020, selon Amadeus.

L’enquête du GDS met en lumière quatre tribus de voyageurs amenées à se développer fortement. La première désigne les seniors actifs, entre 50 et 75 ans (un Français sur cinq aura plus de 65 ans en 2020). Cette clientèle prépare ses voyages à l’avance et utilise plutôt la classe économique, même si elle s’offre une classe supérieure pour des voyages spéciaux. La tribu des familles mondialisées regroupe les individus et groupes qui voyagent à l’étranger pour voir leurs amis et leur famille. Une catégorie en expansion du fait des migrations. Ils réserveront très en avance, voyageront en période de congés, et seront capables de renoncer au confort pour le prix. L’immense challenge consistera à répondre aux besoins de chaque membre du groupe (jeunes enfants, parents, grands-parents…), explique l’enquête.

La troisième tribu, celle des citadins nomades, regroupe les individus vivant dans une région et travaillant dans une autre. Enfin, les cadres sup’ internationaux constituent la plus aisée des tribus. Ces managers d’entreprises utilisent la classe premium, le taxi aérien (comme les navettes d’Air France) voire le jet privé. Ils sont sensibles au gain de temps, à la possibilité de travailler pendant le voyage et de se reposer, et à la personnalisation du produit.

Plusieurs vies dans une vie

Toutefois ces catégories ne seront pas figées. Les consommateurs mènent une vie plurielle. Une même personne sera amenée à assumer plusieurs rôles dans sa vie quotidienne, précise Amadeus. La réussite des agences dépendra donc de leur capacité à répondre à toutes les attentes (parfois paradoxales) d’un même client, et surtout à le fidéliser.

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