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Comment les expériences immersives réveillent la culture et le tourisme

Vous connaissez JeDI ? c’est l’incarnation d’une nouvelle filière, qui innove et se structure en France. En témoignent les expériences immersives qui fleurissent dans le jardin de la culture et du tourisme.

A Montauban dans le Tarn-et-Garonne, « Harry Potter : L’Expérience en Forêt Interdite » prend vie dans le Jardin des plantes jusqu’en janvier 2025. Plus de 150 000 billets ont été vendus pour cette activité, qui avait déjà fait étape aux Etats-Unis, en Belgique, au Royaume-Uni.

Harry Potter : L’Expérience en Forêt Interdite à Montauban © Fever

Réalité virtuelle et superposée

L’immersif irrigue nos villes et nos territoires. En témoigne, à Paris, l’Atelier des Lumières, qui projettera sur ses murs, en 2025, des toiles XXL de Picasso et du Douanier Rousseau.

En témoigne aussi « Napoléon, L’Épopée Immersive », du studio parisien Sandora. Cette activité en réalité virtuelle (VR), sur la vie de l’empereur, fera escale à Lille et à Paris l’an prochain.

Il y a quelques années, c’est une autre entreprise française qui créait la surprise, en développant la réalité superposée. Il s’agit d’Overlap Factory (ex-SkyBoy), l’une des premières start-up incubées au sein de Paris&Co. La société avait démarré avec l’application Soldat Léon, sur une plage du débarquement, à la demande de l’Office de tourisme de Ouistreham. 

Immersion nature

Parmi les pépites françaises de l’immersif qui s’exportent figure Emissive, rebaptisée Excurio. Vous connaissez sans doute l’une de ses réalisations : L’horizon de Khéops, Un soir avec les impressionnistes, Eternelle Notre-Dame.

Partout en France, les visites immersives innovent et foisonnent, comme L’Echo touristique s’en fait l’écho depuis quelques années (voir les articles ci-après). Même s’il ne faut pas omettre quelques échecs en France comme à l’étranger à l’image de feu l’hôtel Star Wars aux Etats-Unis.

Ainsi que le rappelle Charlotte-Amélie Veaux, présidente de la fédération JeDI, l’immersif ne se résume pas à la VR, ce serait réducteur. Par essence, il est protéiforme. Savent également jouer la carte de l’immersion des parcs à thème (le Puy du Fou avec la cinéscénie, Planète Sauvage avec ses lodges, Thoiry…), des restaurants (Ephemera), des villes (Le voyage à Nantes). Des voyagistes font eux aussi dans l’immersion, autrement, en proposant l’hébergement chez l’habitant par exemple.

Charlotte-Amélie Veaux, présidente de JeDI et cofondatrice d’Onyo

Qui est JeDI ?

L’Echo touristique : Le nom JeDI est fabuleux… Que signifie-t-il ?

Charlotte-Amélie Veaux (présidente de JeDI et cofondatrice d’Onyo) : Les Jeunes entrepreneurs de l’immersif. Jedi a pour vocation de fédérer les acteurs de la filière, qui opèrent dans différents secteurs d’activité. De l’écriture à la production, la diffusion et l’exploitation. C’est aussi un lieu d’échanges. Nous avons tous des expertises à apprendre de nos pairs, ou à partager. Nous avons créé un événement annuel, les Journées de l’immersif (les 7 et 8 avril 2025, à Lyon, Ndlr).

Pourtant, l’immersif n’est pas jeune !?

Charlotte-Amélie Veaux : C’est la filière qui est relativement jeune. Les expériences immersives existent depuis longtemps. Les parcs à thème et les Escape Games l’illustrent. Mais nous observons une explosion des offres. Et le public se montre de plus en plus appétent. Tout s’invente en ce moment en France, c’est passionnant. JeDI sert également à explorer ensemble les bons modèles économiques.  

Quel est l’enjeu actuel ? Trouver le bon modèle économique ?

Charlotte-Amélie Veaux : Oui, trouver un modèle économique pérenne, c’est l’enjeu. Les expériences immersives représentent souvent des coûts plus importants que des expériences classiques, en termes de technologies, d’acteurs ou de décors. Pour le théâtre immersif par exemple, l’idéal est d’avoir un acteur pour 10 participants. En France, on a très clairement l’envie, les talents, les compétences. Il faut trouver les bons partenaires et les modalités pour que tout le monde s’y retrouve. Il y a plusieurs modèles : les coproductions, le revenue sharing, les commandes, le mécénat… 

Dans les expériences immersives, la VR est-elle un élément structurant ?

Charlotte-Amélie Veaux : C’est un des éléments structurants. Mais le véritable élément structurant, c’est l’expérience que vont vivre les participants. Comment plonger les visiteurs dans un autre monde ? Peu importe que ce soit avec la VR, la réalité augmentée, des décors, du game design…

Vous avez réalisé un tour du monde des expériences immersives, pendant un an. Votre expérience préférée ?

Charlotte-Amélie Veaux : J’en ai effectivement découvert une centaine. L’une de mes préférées est… à Paris (rires), c’est The Live thriller, qui mêle enquête, théâtre et jeu, en mélangeant merveilleusement le réel et la fiction. J’aime beaucoup, aussi, teamLab Planets à Tokyo. Sans oublier les créations sonores de Darkfield à Londres, qui ont inspiré, dans un autre registre, le concept d’Onyo. Le son a le pouvoir de libérer l’imaginaire. Onyo  invite ainsi à régénérer un arbre millénaire.

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