Comment le chaos aérien empoisonne les agences de voyages
L’Echo touristique a interrogé près de 300 professionnels du voyage présents au récent webinaire « Comment s’éviter des galères cet été ».
A la question « Dans votre quotidien, quelle tâche vous prend actuellement le plus de temps ? », 35% répondent « vendre des voyages » en vérifiant prix, disponibilités et protocole sanitaire. Les réservations de dernière minute sont encore légion, selon de nombreux professionnels.
Mais 18% des agences interrogées lors de notre webinaire du 11 juillet déclarent que la re-protection des clients constitue la tâche la plus chronophage.
Et 36% estiment que la vente et la re-protection des passagers les mobilisent autant l’un que l’autre.
Preuve de l’acuité du chaos aérien actuel, qui touche plusieurs compagnies et aéroports du monde, notamment en Europe. La faute à des annulations qui passent d’une compagnie à l’autre, et d’une ville à l’autre.
Un stress permanent pour les équipes
« Les low cost comme les compagnies nationales annulent des vols, c’est la roulette russe en ce moment, a commenté lors du webinaire Jean-Charles Franchomme, cofondateur des deux groupes Facebook d’agences de voyages CDMV et Helpdesk officiel des pros du tourisme. Tous les week-ends, nous nous demandons si nos dossiers passeront entre les gouttes. C’est un stress important pour les équipes, dans une période où nous avons du mal à garder le personnel en agence. »
Sans compter la gestion, à venir, des litiges qui pour certains pourront à terme être résolus à l’amiable. Les Entreprises du Voyage (EdV) aident d’ailleurs leurs adhérents à mener des actions, à des prix compétitifs, tout en privilégiant les règlements sans procès.
Un impact sur le chiffre d’affaires
« Les annulations proviennent notamment du manque d’anticipation du besoin en personnel des compagnies aériennes comme des aéroports, et des problèmes de rémunération du personnel, a souligné Valérie Boned, secrétaire générale des EdV. Donc, si les négociations aboutissent, certains mouvements devraient être levés. » Une note d’optimisme en laquelle tout le monde veut croire.
In fine, les grèves et les annulations préventives de vols impacteront-elles le chiffre d’affaires des agences ? A cette question, près d’un répondant sur deux (48%) répond « oui un peu ». 29% « oui beaucoup ». Seuls 7% des pros répondent par la négative (16% ne se prononcent pas).
Après un bon premier semestre, certaines agences hésitent même à vendre des voyages sur lesquels elles risquent de perdre beaucoup d’argent au nom de la responsabilité de plein droit. Cette période chaotique crée aussi – ne l’oublions pas – l’occasion de prouver leur valeur ajoutée et leur aptitude à sauver des vacances. Mais le prix à payer est élevé, en plein Revenge Travel.
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