C.Crispin (Climats du Monde) : Les agences ne doivent pas avoir peur de vendre la Thaïlande

Climats du Monde, spécialiste de l'Asie et de la Thaïlande, dont il est le premier vendeur sur le marché français avec près de 13 000 clients en 2013 (+40%), est au beau fixe, y compris vers le royaume pourtant en proie depuis plusieurs semaines à des tensions politiques très fortes.

Les visites touristiques suivent leur cours

Les heurts à Bangkok le week-end dernier, opposant une nouvelle fois forces de l'ordre et manifestants qui réclament la chute du gouvernement, ont donné lieu à des tirs à la grenade dans un quartier très commerçant de la capitale, et ont fait deux victimes.

Depuis le 20 janvier, l'état d'urgence est décrété à Bangkok mais le Quai d'Orsay, qui réactualise régulièrement ses recommandations (le dernier avis date du 25 février), se contente toujours d'appeler à la plus grande vigilance et demande aux voyageurs d'éviter les lieux de rassemblement.

"Les visites touristiques n'ont de fait jamais été perturbées", témoigne Christine Crispin, fondatrice et directrice générale de Climats du Monde. "Bangkok est la seule métropole au monde où dans un tel contexte de tensions politiques, des voies et couloirs spéciaux ont été aménagés pour les bus touristiques, en provenance de l'aéroport mais aussi dans la ville pour faciliter la circulation des étrangers".

A l'instar de ses confrères, comme Visiteurs, le spécialiste ne constate aucun ralentissement de l'activité. "Les réservations sont équivalentes par rapport à l'année dernière même période", assure Christine Crispin. "Et surtout nous n'avons enregistré aucune annulation depuis le mois de novembre."

Au lendemain des évènements du week-end, le TO a proposé à la centaine de clients en séjour à la carte à Bangkok d'opter sans frais pour des hôtels à proximité du fleuve plutôt que de rester dans ceux du centre-ville. "Deux seulement ont souhaité changer".

Les clients moins frileux que les agences

"Il est très étonnant de constater le peu d'impact de ces évènements sur les intentions de départs des Français vers la Thaïlande. Il n'y a aucune phobie pour la destination et presque une minorisation, en tout cas, une banalisation, de la situation. Quand on voit ce qui s'est passé avec la Tunisie ou l'Egypte et la désaffection du marché français, c'est presque étonnant", remarque Christine Crispin.

"Il faut dire que les problèmes politiques en Thaïlande sont récurrents depuis des années et les médias en parlent moins. Il s'agit aussi sans doute de voyageurs plus aguerris. C'est d'autant plus dommage que les agences soient dans la mise en garde".

Climats du Monde, qui réalise 50% de son activité avec les agences traditionnelles, constate en effet "une vraie frilosité" de celles-ci à préconiser la destination. "C'est dommage, elles perdent des clients et se privent de nombreux dossiers que nous retrouvons chez nos partenaires web". En départs par rapport à l'année dernière même période, le spécialiste explique être à +30% vers la Thaïlande, des ventes arrivées en majorité via le Net.