[#AWFT20] Les pros du voyage doivent gérer la crise, mais aussi préparer la reprise
Alors que l’industrie et les pros du secteur sont à l’arrêt forcé, il faut (activement) préparer le rebond, pour ne pas manquer la reprise.
Même si les frontières de la planète sont en grande partie fermées, Dr Mario Hardy, PDG de la Pacific Asia Travel Association (PATA) reste optimiste : « La bonne nouvelle pour tous les acteurs du voyage, c’est que l’envie de voyager demeure puissante, a-t-il souligné lors de l’avant-première du Forum A World For Travel*. Pas seulement au niveau domestique, mais aussi au niveau international. Nous observons une autre tendance forte : les personnes recherchent des destinations éco-responsables et des lieux de séjours nature. » Hôtels, TO, et autres opérateurs doivent intégrer cette dimension avant de rouvrir, « dans les prochains mois j’espère ».
C’est l’opportunité d’accélérer « la transformation du secteur », dans une voie plus durable, a renchéri Jean-Baptiste Lemoyne. Le secrétaire d’Etat français au Tourisme a plaidé pour une « meilleure réputation des flux touristiques dans le pays ». Comprenez, moins de surtourisme.
Il ne faut pas que le court terme occulte le long terme
La gestion de la crise exige de gérer l’urgence tout en préparant l’avenir, a insisté Gloria Guevara, PDG du World Travel & Tourism Council (WTTC). « Il faut se concentrer sur le court terme, et en même temps garder un œil sur le long terme » pour préparer le rebond. C’est compliqué en Europe comme ailleurs dans le monde, alors même que la pandémie cristallise des peurs bien légitimes. « Des salariés peuvent craindre de ramener la maladie à la maison, a ajouté Dr Mario Hardy. D’autant qu’ « en Asie, il est très commun pour des familles de vivre avec leurs parents voire leurs grands-parents. »
« C’est toujours très difficile pour le secteur du tourisme », a ajouté Jean-Baptiste Lemoyne. Mais la crise sanitaire a eu aussi la vertu d’avoir revalorisé l’image de l’industrie. « Avant, le tourisme était perçu (comme un secteur) folklorique. C’est pourtant un secteur leader, qui irrigue d’autres secteurs. La crise en a fait prendre conscience. » Ce qui a permis aux acteurs du voyage d’obtenir « des milliards d’euros » d’aides gouvernementales, ainsi qu’une ordonnance permettant la délivrance d’avoirs. La coordination interministérielle a joué son rôle, dans des délais très courts afin d’éviter la faillite à pléthore d’entreprises.
A l’échelle mondiale, le secteur du voyage représente un emploi sur dans le monde, et 10% du PIB mondial. Mais la pandémie risque de réduire sérieusement son poids dans l’économie planétaire.
*Le Forum A World For Travel aura lieu les 10 et 11 mai 2021 à Evora (Portugal).
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