Autocars : 1,5 million de passagers en six mois
L’agence gouvernementale France Stratégie dresse un bilan flatteur du marché du transport longue distance par autocar, six mois après sa libéralisation par la loi Macron.
C’est une goutte d’eau, mais une goutte d’eau bienvenue à l’heure où la question de l’emploi reste des plus épineuses pour le gouvernement.
Selon France Stratégie, six mois après l’ouverture du marché de l’autocar par la loi Macron, 1300 emplois directs auraient été créés et environ 1,5 million de passagers transportés, soit l’équivalent de 1,9% du nombre de passagers des grandes lignes de la SNCF dans le même laps de temps.
Une concurrence pour le covoiturage et les TER
Le transport ferroviaire ne serait donc menacé que partiellement, estime l’agence gouvernementale dans un bilan du secteur publié le 1er mars. "Compte tenu des prix et des durées de trajet observés, les autocars paraissent davantage en concurrence avec le covoiturage ou la voiture personnelle qu’avec les services ferroviaires", précise-t-elle.
Selon les calculs de France Stratégie sur un échantillon de 11 trajets, dans la quasi-totalité des cas, le prix moyen d’un déplacement en bus, 4,5 centimes par kilomètre, est en effet inférieur à celui du covoiturage (6,2 centimes par km). Le train longue distance est lui nettement plus cher que l’autocar avec un prix minimum de 10,1 centimes par kilomètre, mais les temps de trajets sont évidemment moins longs.
Une nuance toutefois : sur les dessertes de moins de 100 kilomètres, les temps de trajets et les prix des trains régionaux (TER) omnibus et des autocars sont assez semblables, plaçant les deux modes de transport "sur le même créneau". Rappelons à cet égard que les Régions, qui subventionnent les TER, peuvent demander l’interdiction d’une liaison de moins de 100 kilomètres entre deux villes si celle-ci menace l’équilibre d’une liaison TER.
Le marché s'organise autour de 7 compagnies
Avec 206 lignes au total à l’hiver 2015-2016 et 734 paires de villes desservies, le réseau se développe à un rythme rapide. Sept compagnies se partagent le marché : Isilines (filiale de Transdev), Flixbus (compagnie allemande), Eurolines (filiale de Transdev), Alsa (compagnie espagnole), Starshipper (association de PME indépendantes), Ouibus (ex-iDBUS, filiale de la SNCF), et Megabus (compagnie britannique).
"À moyen terme, il est possible que s’opèrent des fusions entre compagnies de bus, comme cela été observé en Allemagne", souligne l’étude.
Mauvaise nouvelle pour le consommateur, la concurrence entre compagnies, très forte sur certaines lignes, n’entraîne pas nécessairement une baisse des prix.
