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Atout France : les prochaines étapes, sur fond d’inquiétudes

Le projet de fusion avec Business France est sur pause… pour l’instant. La ministre déléguée en charge du Tourisme Nathalie Delattre parie davantage sur une refonte et des synergies à identifier. Avec en toile de fond une réduction de budget qui inquiète.

Nathalie Delattre l’avait déclaré au Dauphiné. La ministre déléguée en charge du Tourisme l’a répété lors de sa rencontre avec les équipes parisiennes du Groupement d’intérêt économique (GIE), le 6 février : il n’y aura pas de fusion entre Atout France et Business France.

Un budget raboté, à environ 25 millions d’euros

Dans ce contexte, quelles sont les prochaines étapes pour Atout France ? C’est la question que nous avons posée à Nathalie Delattre, en marge d’un point presse sur le label Tourisme et Handicap.

« C’est un opérateur qui – comme tous les opérateurs et toutes les agences – a vu son budget diminuer », a-t-elle répondu en préambule. Par conséquent, Atout France « va devoir se réorganiser par rapport au coup de rabot de 10% » sur le budget 2025 accordé par l’Etat.

Selon nos informations, l’enveloppe publique devrait atterrir dans une fourchette comprise entre 25 et 26 millions d’euros cette année. Considérée comme le bras armé de la destination France, l’agence devra donc faire des arbitrages ou chercher davantage d’argent privé. Pas simple.

« Mission d’appui » et nouvelle gouvernance

« Je lance une mission d’appui avec un préfet pour nous aider, justement, dans cet accompagnement de réforme, nous précise également la ministre. Et la prochaine étape, c’est le recrutement d’un directeur ou d’une directrice. »

La mission d’appui devrait durer trois mois, d’après une source proche du dossier. Reste à savoir qui pilotera ensuite la « réforme ». Depuis le départ de la directrice générale controversée qu’était Caroline Leboucher, Rose-Marie Abel agit comme directrice générale par intérim. 

Lors de notre échange récent avec la ministre, Nathalie Delattre a aussi salué le travail du GIE. Il s’agit pour elle d’un « opérateur national qui a d’excellents résultats », et qui a « bien mené » le récent salon Destination Montagnes. « J’ai toute confiance en notre opérateur national, il est partie prenante dans toute la feuille de route stratégique. Nous avons beaucoup de choses à faire (ensemble, Ndlr). »

Projet de fusion avorté

Depuis plusieurs mois, le gouvernement évoque une refonte de l’organisme. 

A l’automne 2024, l’ancien Premier ministre Michel Barnier avait même évoqué un rapprochement avec Business France. Une annonce prématurée, pour un projet juridiquement impossible… « Nous allons mutualiser et regrouper des agences, des opérateurs et des fonds qui ont des objectifs communs comme Business France et Atout France », avait-il souligné lors de son discours de politique générale. Le projet s’inscrivait alors dans le cadre d’une diminution d’emploi de 32 équivalents temps plein travaillés (ETPT), sur une équipe de 320 collaborateurs.

« Les gains attendus d’une telle fusion sont à ce jour loin d’être démontrés », contestait dès le mois de novembre le Sénat. Les suppressions d’effectifs qui en résulteraient « pourraient impliquer des procédures de licenciement et reclassement coûteuses et complexes », était-il ajouté.

CAT, CPME et Medef unis contre la fusion

Une réunion interministérielle, cette semaine, pourrait entériner un rapprochement sans fusion entre Atout France et Business France.

Toutefois, l’histoire nous a déjà montré qu’un Premier ministre pouvait surprendre et contredire l’un de ses ministres ou secrétaires d’Etat. Surtout à l’heure où la quête d’économies budgétaires motive des décisions nouvelles.

Alors, les socio-professionnels restent viscéralement inquiets. Et de fait, le sujet resterait « en cours d’arbitrage », nous dit-on. En attendant, plusieurs organismes ont récemment rappelé leur attachement à « une mutualisation des moyens entre Atout France et Business France », « plutôt qu’une fusion ». Il s’agit de la Confédération des acteurs du tourisme (CAT), de celle des PME (CPME) et du Medef. Chaque année, le GIE perçoit de ses membres – du secteur privé – environ 30 millions d’euros. 

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