Atout France : retour à la case départ
Quel avenir pour le GIE, chargé de la promotion touristique de la France à l’étranger ? Si le projet de fusion avec Business France tombe à l’eau, Atout France doit désormais se réinventer.
Après des mois d’atermoiements et d’inquiétudes pour l’équipe d’Atout France, le gouvernement décide de ne pas fusionner le GIE avec Business France. C’est la volonté de la ministre déléguée en charge du Tourisme Nathalie Delattre, motivée par des raisons stratégiques et juridiques.
Une telle décision permet aussi de sécuriser l’enveloppe de 30 millions d’euros provenant des 1200 adhérents d’Atout France. Ces partenaires apportent une forme de sécurité financière, à l’heure où le gouvernement cherche des économies. L’agence de promotion devrait hériter de 25 à 28 millions d’euros de subventions de l’État cette année, selon une source proche du dossier. Un montant qui sera validé lors de l’adoption de la loi de finances pour 2025.
EdV et CAT approuvent
Comment les acteurs du secteur réagissent au maintien d’Atout France, sans fusion ?
« Améliorer la structure telle qu’elle existe me paraît la bonne solution », estime Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage (EdV). « Les missions d’immatriculation et de classement sont déjà bien menées, ajoute-t-elle. Sans doute faut-il une meilleure articulation avec les régions et les territoires. Par ailleurs, nous restons assez faibles en termes d’héritage des Jeux olympiques et paralympiques. »
Pendant ce temps, la concurrence s’accélère, avec une Espagne proche du cap annuel des 100 millions de visiteurs internationaux que vient de franchir la France.
« Le fait d’avoir un opérateur confirmé par la ministre est une bonne chose », réagit de son côté Jean-Virgile Crance, le président de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT). Nous avons besoin d’un bras armé fort. Il faut maintenant renouer avec un puissant partenariat public/privé. Des améliorations sont à apporter. »
Quelles synergies avec Business France ?
Nathalie Delattre souhaite désormais « réformer Atout France afin de renforcer son efficacité dans un contexte de forte concurrence internationale », nous a précisé hier son entourage. Sous son impulsion, une mission d’audit doit désormais « étudier les synergies possibles » avec Business France ».
Selon Valérie Boned, s’appuyer sur Business France, l’agence qui aide les entreprises françaises à se développer à l’étranger, fait du sens pour une simple raison : « Des entreprises du tourisme, comme Marietton et MisterFly, veulent se développer à l’international. »
La CAT souhaite que la phase d’audit d’Atout France « ne prenne pas trop de temps », ajoute Jean-Virgile Crance. Les professionnels du secteur s’impatientent. »
Les acteurs du secteur ont déjà été largement consultés quand Olivia Grégoire coiffait le ministère du Tourisme. L’Echo touristique les avait également interrogés
=> A lire à ce sujet : Atout France : quelle est sa mission d’Atout France et comment l’améliorer
Quelle gouvernance ?
Le GIE doit également retrouver une stabilité sociale et de gouvernance. Et ce, après une période compliquée sous la direction de Caroline Leboucher, laquelle n’est toujours pas remplacée.
La période agitée au niveau politique en France n’a pas facilité la quête d’une nouvelle gouvernance.
En juin 2024, Rose-Marie Abel est devenue directrice générale par intérim d’Atout France. Pourrait-elle hériter des fonctions, définitivement ? L’avenir nous le dira.