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Rapprocher Atout France de Business France « n’est pas une sottise » selon Marina Ferrari

C’est LE sujet qui lui prend le plus de « bande passante ». Marina Ferrari, ministre déléguée à l’Economie du tourisme, se pose toujours moult questions sur Atout France et son devenir.

Si le projet de rapprochement entre Atout France et Business France fait débat, Marina Ferrari balaye pour l’instant la critique.

« Force est de constater qu’en matière de promotion à l’international ou de développement de l’activité économique de nos acteurs professionnels, un rapprochement avec les équipes de Business France n’est pas une sottise. Et nous devons l ‘envisager sereinement », a déclaré la ministre déléguée en charge de l’Économie du tourisme lors de la 10e édition des Universités du tourisme durable. Cet événement des Acteurs du tourisme durable (ATD) rassemble 550 professionnels du tourisme les 5 et 6 novembre à Bordeaux.

Un dossier lourd en « bande passante »

« L ‘objectif de la reconfiguration d’Atout France n’est pas mercantile, a-t-elle tenu à préciser. C’est un objectif à la fois d’efficacité que nous devons rechercher, de pertinence et de meilleure action. Depuis que je suis arrivée au ministère, c’est sans aucun doute le sujet qui me prend le plus de bande passante. »

Hormis la promotion, Atout France gère jusqu’à maintenant d’autres activités : la donnée, la réglementation et classification des hébergements, l’ingénierie « dont nous avons grandement besoin ». Reste donc à savoir qui hériterait, potentiellement, de telles activités.

Caroline Mignon © Linda Lainé

Une mission de préfiguration d’Atout France va être lancée, a complété la ministre. Ajoutant qu’elle rencontrerait bientôt, pour la première fois, les équipes de l’agence… lesquelles doivent s’impatienter.

Un plan vélo dégonflé

Marina Ferrari a aussi rappelé que la France souhaite devenir la première destination mondiale du tourisme durable à l’horizon 2030. Un dessein inscrit dans le Plan destination France. Ce qui passe par la décarbonation du secteur à commencer par le transport et l’adaptation au changement climatique.

Face à une telle ambition, Caroline Mignon a soulevé une contradiction. « L’Ademe nous a annoncé le mois dernier, au regard du BEGES présenté, que le tourisme devrait réduire de 40 à 50% son empreinte carbone d’ici 2030, par rapport à 2018, a-t-elle expliqué. Or nous avons appris ce 31 octobre le gel des crédits du Plan vélo pour des questions budgétaires. »

Le Plan Destination France, présenté en 2021 par Jean Castex, à l’époque Premier ministre, était pourtant catégorique. « Le gouvernement souhaite faire de la France la 1re destination pour le tourisme durable en 2030 et la 1re destination vélotouristique, à la même échéance », peut-on lire page 17…

Economie versus écologie

La patronne d’ATD a également partagé une « inquiétude. « Ministère délégué à l’Economie du tourisme laisse penser que le tourisme serait réduit à une activité marchande dont nous ne mesurons l’efficacité qu’à l’aune d’indicateurs économiques (…). Or le tourisme durable ne se mesure pas en nombre de visiteurs accueillis, à la richesse brute générée ou aux emplois créés. »

La ministre, pour qui « la dépense publique doit être plus efficace », lui a d’ailleurs répondu.

« L’économie du tourisme en France représente presque 8% de notre PIB, plus de 2 millions d’emplois directs et indirects, et 200 milliards d ‘euros de recettes. Et je tiens à le dire, ce n ‘est pas un gros mot – ma chère Caroline – que de parler d’économie du tourisme (…) pour redonner au secteur sa place dans le développement économique de notre territoire. »

Prochaines Universités à Angers

Les Universités du tourisme durable constituent le rendez-vous annuel d’ATD et de ses 300 adhérents. La prochaine édition aura lieu les 9 et 10 octobre 2025, à Angers. L’Anjou est d’ailleurs le camp de base de Caroline Mignon. Une présidente bien décidée à défendre les vacances pour tous et les voyages décarbonés. 

« Le tourisme durable ne doit pas être opposé au tourisme de masse, comme c’est trop souvent le cas, a-t-elle martelé. Ce ne sont pas les vacanciers estivaux des campings de la côte Atlantique, sans vouloir stigmatiser personne, qui sont les plus responsables de l’empreinte carbone du secteur. » 

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