Amman

Amman est une ville déconcertante, qui s’étale sur sept collines. Impossible de s’y déplacer sans voiture comme en témoigne la profusion de petites japonaises (Nissan et Toyota ont la cote) qui sillonnent les larges avenues, d’un cercle (rond-point) à l’autre. Toute blanche, la ville soigne son apparence avec ses immeubles cossus recouverts de parements de pierres locales, qui leur donne, au soleil, des reflets dorés. Tout cela n’a plus grand-chose de commun avec Philadelphie, le vieux village datant du règne de Ptolémée, en 283 avant Jésus-Christ. De cette période, il reste, dans Down Town, les ruines d’une citadelle, une mosquée, un forum, un théâtre romain, qui s’intercalent avec des ruelles débordantes d’échoppes. Au milieu de la foule débonnaire, on retrouve (enfin) l’ambiance, le bruit, les couleurs et toutes les odeurs des capitales orientales. On y croise des silhouettes furtives, intégralement recouvertes de voiles noirs. Des femmes d’Arabie saoudite. Les Jordaniennes n’ont pas l’obligation de porter le voile, s’empresse de nous expliquer Mohamed, notre guide qui nous emmène ce soir au Kan Zaman (Il était une fois), un village ottoman reconstitué, dans le quartier d’al-Yadoudah. On traîne un peu dans les ateliers de soufflage de verre et de gravure sur bois et dans les boutiques. On se régale de savoureux mezze avant de terminer la soirée dans la vaste salle du bar où officie un orchestre local. A la table voisine, un groupe de Jordaniennes entre deux âges chante à tue-tête, danse, bat la mesure, ravies de partager ce moment de fête avec des étrangers.